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La Forêt des ombres



 
La forêt des ombres, chez Pocket

Auteur

Franck Thilliez

 

Genre

Policier
 

Année de sortie

2006
 

Résumé

Paris, hiver 2006. Arthur Doffre, milliardaire énigmatique, est sur le point de réaliser un rêve vieux de vingt-cinq ans : ressusciter un tueur en série, le Bourreau 125, dans un livre. Un thriller que David Miller, embaumeur de profession et auteur d'un premier roman remarqué, a un mois pour écrire contre une forte somme d'argent.
Reclus dans un chalet en pleine Forêt-Noire, accompagné de sa femme et de sa fille, de Doffre et de sa jeune compagne, David se met aussitôt au travail. Mais il est des fantômes que l'on ne doit pas rappeler, et la psychose saisit un à un tous les occupants de la ténébreuse demeure cernée par la neige...
 


 

 


 

Avis

Note :
 
La Forêt des Ombres en Poche Franck Thilliez est un auteur décidément très prolifique. En à peine deux ans, quatre romans de l'auteur sortent dans les librairies. De ces quatre romans, la forêt des ombres est le seul à être de type stand alone.
D'une écriture terriblement efficace, ce roman joue sur les peurs les plus fortes chez l'homme: l'isolement (le roman de passe en quasi huis-clos au fin fond de la Forêt-Noire), la peur des inconnus (qui est l'homme mystérieux qui rode autours de la maison, qui est réellement Arthur Doffre?), la souffrance de ceux que l'on aime (le tueur en série force les femmes à amputer leurs maris), la diminution physique (est-on encore un homme cloué dans un fauteuil roulant, ou en tout cas est-on encore le même homme?), la manipulation psychologique (tout le roman tourne autours de ce concept). A ces peurs s'ajoute celle, plus spécifique aux célébrités, l'adulation des fans pouvant aller jusqu'à la folie.
On retrouve d'ailleurs comme un relent de Misery (Stephen King) dans cette forêt des ombres, mais sans la lourdeur de style propre à l'écrivain américain. Dans le livre de Franck Thilliez, le héros, écrivain de romans policiers (tout comme chez Stephen King où les héros sont pratiquement toujours des auteurs de romans fantastiques), se retrouve non seulement forcé d'écrire un livre mais aussi pratiquement forcé à aimer une femme qu'il ne connaît pas. L'épée de Damoclès pèse doublement sur lui, car il se retrouve vite menacé physiquement, ainsi que ses proches, tout d'abord par une présence indistincte, et qui, en précisant, va dévoiler une horreur impensable.
L'auteur maîtrise son sujet, et arrive encore une fois à créer une ambiance oppressante et une histoire originale, les mystères étant légions, et ne se dévoilant que petit à petit, et ce jusqu'à la dernière page du roman.
Toujours influencé par le cinéma américain, peut-être de façon totalement involontaire, tant l'influence d'Hollywood est importante de nos jours, Franck Thilliez arrive à mélanger les genres et les idées pour créer une histoire au final originale. Ainsi, en plus du Misery de Stephen King (qui fut adapté avec brio au cinéma par Rob Reiner en 1990), on ne peut s'empêcher de penser au Identity de James Mangold, en tout cas dans l'ambiance ténébreuse de ce huis-clos se déroulant dans un motel reculé, et cherchant à trouver les secrets d'un serial killer aux personnalités multiples. Même si les points communs entre le roman de Franck Thilliez et le film de James Mangold s'arrêtent là, le roman peut par moment faire croire (intelligemment) que la conclusion sera similaire. Loin s'en faut!
Huis-clos et neige font aussi inévitablement penser au chef d'oeuvre de John Carpenter, The thing; même s'il n'est pas ici question de fantastique, l'horreur est bien présente, pratiquement à chaque page du roman, sans pause aucune. Tout comme dans le film du réalisateur de New-York 1997 et d'Halloween.
Enfin, mais là sous forme de clin d'oeil, on retrouve une rapide référence à l'un des plus terrifiants films d'horreur jamais tourné, massacre à la tronçonneuse, lorsqu'un des personnages du roman sort une tronçonneuse à la main et la fait tourner dans le vide au dessus de sa tête pendant que le héros fuit la maison de l'horreur. En mélangeant habillement ces références du genre, Franck Thilliez a su tirer le meilleur de chaque, pour un résultat d'une efficacité rare.
De plus, les personnages secondaires ne sont pas juste brossés de façon superficielle, mais ont une véritable histoire, les rendant tous plus humains et donnant une plus forte crédibilité au roman. Il faut dire que, s'agissant d'un huis-clos, les seconds rôles sont essentiels. Peu de personnages au final (le héros, sa femme, leur fille, le vieux milliardaire, sa compagne, ainsi qu'Emma, une mystérieuse femme venant de se faire agresser, et enfin le chauffeur de Joffre, forment l'ensemble du casting du roman), mais des liens forts les unissant, parfois de façon mystérieuse, font de ce roman un des meilleurs huis-clos littéraire depuis un bon nombre d'années.
 
Encore une très grande réussite pour un des plus grands auteurs de policier du moment.
 
 

 


 
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