La France possède une longue histoire de romanciers talentueux dans le genre très codifié du policier, dont bien entendu le plus
connu est
Simenon.
Caryl Férey fait partie de la nouvelle vague, tout comme
Maxime Chattam ou
Franck Thilliez. D'écriture moderne,
plutôt crever est une bonne
introduction à l'univers du romancier normand. Facile à lire (une obligation du genre), relativement court (idéal pour occuper
pendant un voyage en train par exemple), le premier opus des aventures de Mac Cash (le policier français, au nom écossais, mais
d'origine irlandaise), sous des dehors classiques, cache en fait quelques ressorts narratifs intelligents.
Par exemple: Qui est le véritable héros de
plutôt crever? Mac Cash à priori. Et pourtant les parties narrées
à la première personne ne suivent pas le policier, mais bel et bien sa proie. Cette narration n'est pas sans rappeler le
l'échiquier du mal, de
Dan Simmons, où là aussi une partie du roman se déroule à la
première personne, et tout comme dans
plutôt crever, suit ce que l'on pourrait considérer comme un bad guy (dans le cas de
l'échiquier du mal aucun doute n'est permis).
Il faut dire que le présent roman suit au travers d'une cavale pratiquement perdue d'avance, la rédemption d'un homme au passé
trouble, que le lecteur découvrira en même temps que Fred se remémorera ses douleurs et blessures oubliées.
Au travers de ses personnages non-conformistes (et qui tous ont un rapport à la drogue assez fort, comme si dans le monde de
Caryl Férey la drogue était omniprésente), l'auteur nous plonge dans une
histoire de cavale mortelle passionnante et passionnée.
Un auteur à suivre de près.
Le détective borgne sera de retour dans
la jambe gauche de Joe Strummer.
Détail amusant: le titre de chaque chapitre correspond aux derniers mots de celui-ci. Un façon amusante de jouer avec le lecteur et son
attention.