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JMiami vice - Deux flics à Miami


 
Affiche du film

 


 

Titre original

Miami vice

Synopsis

Miami... Deux agents fédéraux et la famille d'un informateur ont été sauvagement exécutés. Une nouvelle enquête commence pour Sonny Crockett et son coéquipier Ricardo Tubbs, avec une certitude : la fuite qui a permis ce massacre en règle provenait des sommets de la hiérarchie... Les deux inspecteurs découvrent rapidement que les tueurs étaient au service de la Fraternité Aryenne, organisation suprématiste liée à un réseau de trafiquants internationaux doté d'un système de protection ultra-sophistiqué. Poursuivant leurs investigations, les deux partenaires prennent contact avec l'administratrice financière du cartel, Isabella, une sinocubaine aussi experte en investissements et transferts de fonds qu'en blanchiment d'argent. La séduisante Isabella offre contre toute attente à Sonny une chance d'exorciser ses démons...

Genre

Policier

Année de production

2006

U.S.A. Allemagne

Date de sortie en France

16 août 2006

Réalisateur

Michael Mann

Musique

John Murphy

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Colin Farrell Sonn Crockett
Jamie Foxx
Jamie Foxx Ricardo Tubbs
Gong Li
Gong Li Isabella
Naomie Harris Trudy Joplin
Ciarán Hinds Agent Fujima
Justin Theroux Zito
Barry Shabaka Henley
Barry Shabaka Henley Castillo
Luis Tosar
Luis Tosar Montoya
John Ortiz Jose Yero
Elizabeth Rodriguez
Elizabeth Rodriguez Gina Calabrese
Domenick Lombardozzi Switek
Eddie Marsan Nicholas
Isaach De Bankolé Neptune
John Hawkes Alonzo Stevens
Tom Towles
Tom Towles Coleman
Mario Ernesto Sánchez
Mario Ernesto Sánchez El Tiburon
Tony Curran Un membre de la Fraternité Aryenne
Stephan Jones Un membre de la Fraternité Aryenne
Don Frye
Don Frye Un membre de la Fraternité Aryenne
Ana Cristina de Oliveira
Ana Cristina de Oliveira La barmaid
Pavel Lychnikoff L'agent du FBI russe
Marc Macaulay Le superviseur du traffic aérien
Oleg Taktarov
Oleg Taktarov Un membre de la sécurité russe
Taso N. Stavrakis
Taso N. Stavrakis Le sniper au cheveux longs

 

Critique du Film

Note :
 
 

 
Miami Vice, de Michael Mann

 
La frime

 
Toutes les personnes qui étaient adolescentes dans les années 80 se souviennent de la mythique série Miami Vice, où Don Johnson et Philip Michael Thomas affrontaient les dealers et autres gangsters dans la belle ville de Miami à bord de leur rutilante Ferrari Testarossa, et ce pendant cinq saisons. La série est maintenant considérée comme culte. A la tête de ce projet deux hommes. Anthony Yerkovich, créateur de la série, et Michael Mann, producteur sur le show et réalisateur sur de nombreux épisodes. Si le premier n'est jamais devenu célèbre, le second est vite devenu un artiste majeur du Septième Art Hollywoodien, non seulement pour son travail sur Miami Vice mais aussi et surtout pour ses propres films en tant que réalisateur. Il est même devenu l'une des références majeures du cinéma policier (avec en particulier Heat, en 1995).
C'est sur le tournage d'Ali, en 2001, que l'acteur Jamie Foxx par le au cinéaste d'un revival cinéma de la série. Etrangement, en cette époque où les adaptations de séries T.V. pullulent, le réalisateur n'en avait pas eu l'idée. Mais l'idée fait son chemin, et après Collateral (encore avec le même Jamie Foxx, dont la carrière prendra réellement son envol à partir de là) Michael Mann se lance dans l'aventure Miami Vice.
 
Colin Farrell et Jamie Foxx dans Miami Vice, de Michael Mann

 
Au lieu d'inventer de toutes pièces une histoire pour son film, Michael Mann décide d'adapter un épisode de la série. Il s'agit de l'épisode 15 de la première saison, Y'a pas de sot métier, réalisé par Paul Michael Glaser (Starsky dans Starsky et Hutch, autre série mythique, cette fois-ci des années 70). Le cinéaste prend cependant de nombreuses libertés par rapport à l'épisode de la série, en particulier en le modernisant (les trafiquants de drogue des années 80 et 2000 ne sont plus les mêmes, la ville de Miami elle même a beaucoup changé, etc...).
Pour incarner l'un des deux policiers poseurs et dragueurs, Ricardo Tubbs, Michael Mann n'envisage personne d'autre que son acteur fétiche Jamie Foxx. Pour le rôle de Sonny Crockett, le réalisateur demande à l'interprète original du personnage, Don Johnson, qui il imagine tenir son rôle. Ce dernier répond Colin Farrell. Le choix plait à Michael Mann et l'acteur accepte. Le duo est donc constitué. Le choix des acteurs influençant beaucoup sur le résultat final (Ben Stiller et Owen Wilson ont ainsi fait du film Starsky et Hutch une franche pantalonnade, tandis que Seann William Scott et Johnny Knoxville ont fortement aidé à faire de Shérif, fais-moi peur une purge reconnue par tous), pour Michael Mann, qui tient à faire de son film un véritable film policier dur et réaliste, il est impératif de faire appel à des acteurs crédibles mais aussi talentueux. Or de talent Jamie Foxx et Colin Farrell n'en manquent pas. Surtout que le premier vient tout juste de se voir Oscarisé pour Ray (ce qui vaudra d'ailleurs d'âpres négociations entre l'acteur et la production pour réajuster son salaire).
Le choix est plutôt bon car quoi de mieux pour incarner un flic borderline comme Sonny Crockett qu'un acteur borderline (en 2005, Colin Farrell fait plus souvent la une des journaux pour ses frasques que pour ses prestations cinématographiques).
 
Colin Farrell et Jamie Foxx dans Miami Vice, de Michael Mann

 
Michael Mann, fidèle à lui-même, choisit attentivement tous les rôles, y compris les figurants. En particulier les deux rôles féminins principaux. Tout d'abord, Gong Li (Adieu ma concubine, et plus récemment Mémoire d'une geisha), l'une des plus grandes actrices chinoises. Et surtout toujours très belle, malgré ses 45 ans (faut-il rappeler que rares sont les actrices à Hollywood qui arrivent à toujours avoir de premiers rôles passé 10 ans). Ensuite, nous trouvons l'actrice montante Naomie Harris (28 jours plus tard), qui a du partager son temps entre ce tournage et celui, plus important, de Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit. L'actrice a été obligée de venir tourner ses scènes de Miami vice le week-end pour ne par perturber le planning de la grosse production Disney.
S'il fut proposé à Edward James Olmos de reprendre le rôle qu'il tenait dans la série, ce fut finalement Barry Shabaka Henley qui incarna le chef de la police de Miami dans le film. L'acteur est il faut dire un habitué du cinéma de Michael Mann, puisque les deux hommes ont déjà collaboré sur Collateral et avant cela Ali.
Si en dehors du duo de vedettes Colin Farrell / Jamie Foxx le film ne compte pas de stars, le casting est constitué de valeurs sures et d'acteurs solides. D'ailleurs, les problèmes majeurs durant le tournage sont tous à mettre sur le dos des deux têtes d'affiche. Si le premier a eu de gros problèmes liés à la drogue durant le tournage (qui ont d'ailleurs fini par le mener en cure de désintoxication), le second a joué à la star: refus de prendre des avions de ligne (et donc obligation d'affréter un jet privé pour emmener l'acteur en Amérique du Sud et en République Dominicaine), refus de tourner des scènes à bord d'un avion ou d'un bateau, et, plus gênant encore refus de retourner en République Dominicaine après d'y avoir été témoin d'une rixe, ce qui eu comme conséquence une obligation de modifier la fin de l'histoire pour ne pas avoir à retourner dans l'île. L'Oscar lui serait-il monté à la tête?
 
Colin Farrell et Jamie Foxx dans Miami Vice, de Michael Mann

 
D'un point de vue technique, Michael Mann, tout comme un George Lucas, ne veut plus faire machine arrière depuis qu'il a gouté aux joies du numérique, sur Collateral. Il est vrai que le format présente de nombreux avantages: plus de pellicule (et donc une économie potentielle énorme, puisqu'il est possible de tourner des scènes à l'envi sans risquer de dépasser le budget), profondeur de champ pratiquement illimité, et colorimétrie plus maîtrisée. A cela pourrait venir s'ajouter une facilité pour tout ce qui touche aux trucages numériques. Ce qui intéresse avant tout Michael Mann et son directeur de la photographie Dion Beebe (déjà présent sur Collateral) c'est de pouvoir jouer avec les couleurs, en les sursaturant, ce qui a pour effet de rendre plus dramatique les décors (et en particulier le ciel, surtout s'il est nuageux), et bien sur de rendre la ville plus organique et chaude (une constante chez Michael Mann).
Si l'effet est réussi (ce n'est pas pour rien que Dion Beebe fut récompensé d'un Oscar en 2005, pour Mémoires d'une geisha), on pourrait lui reprocher le côté trop saturé de l'image, où les couleurs sont parfois tellement chaudes qu'elles paraissent sortir droit d'un clip vidéo, tout comme dans la série Miami Vice justement... Si l'on ne peut reprocher au film de vouloir rester fidèle à la série, cela a pour conséquence de trop rappeler au spectateur qu'il est dans un film, et donc de ne pas s'attacher à l'histoire. Et comme tout le film tient dans son empathie avec les personnages cela a pour effet de perdre le spectateur en route.
 
Gong Li et Colin Farrell dans Miami Vice, de Michael Mann

 
Malgré les nombreux défauts du film, ainsi que son insistance très forte sur le placement de marques (peu discrètes, mais plus que dans I, Robot, les marques s'installent allégrement dans le film, quitte à voler la vedette aux acteurs, comme c'est le cas pour les voitures dans le film, que se soient les Ferrari, BMW, Range Rover, ou autres Cadillac qui apparaissent tout au long du film), Miami Vice -deux flics à Miami fait partie des plus gros succès commerciaux de Michael Mann, aux côtés de Heat et Collateral. Pour un budget de 135 millions de $, le film en a rapporté 185 millions, ce qui est loin derrière ses principaux concurrents au moment de sa sortie, Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit, avec son milliard de $ de recettes, et Superman Returns et ses revenus de 391 millions de recettes.
Mais ce relatif succès s'explique aussi par les critiques mitigés que reçut le film, aussi bien de la part des critiques que des spectateurs. Mais c'est maintenant classique chez Michael Mann, son cinéma, quoique visuellement très fouillé, d'ailleurs relativement proche par moment de celui de Ridley Scott, peut facilement lasser par son esthétisme très carte postale (avec ce que cela implique de saturation des couleurs et utilisation de filtres)
 
 
 
 
 


 

Conclusion

Miami Vice - Deux flics à Miami sort du lot des adaptations de série télé, mais arrive difficilement à se faire valoir pour ce qu'il est: un véritable film d'infiltration, dangereux pour l'âme et pour le corps. La faute à l'impossibilité pour nos héros de mourir ou de tomber du mauvais côté de la barrière, ce que le spectateur sait très bien.
On s'attendait à mieux de la part de Michael Mann, qui a porté la éponyme sur ses épaules pendant des années. De même, les acteurs principaux, Colin Farrell et Jamie Foxx, ont bien du mal à faire oublier les acteurs originaux de la série.
 
Un film en demi-teinte pour un métrage aux images très colorées. Bizarre, non?

 
Gong Li dans Miami Vice, de Michael Mann

 

 


 
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