Juliette est belle comme le jour et comme tous les Capulet... porte un bonnet rouge.
Gnoméo est brave et comme tous les nains de la famille Montague... porte un bonnet bleu.
Juliette et Gnoméo vont-ils pouvoir vivre leur amour au grand jour sous leur flamant rose en plastique préféré ?
Voici la plus grande histoire d'amour jamais contée... avec des nains de jardin !

 

 
Jeux de nains, jeux de vilains
 
Gnoméo et Juliette est le premier film réalisé en solo par Kelly Asbury. Ceci-dit, l'homme possède une solide expérience de l'animation, puisqu'il avait coréalisé Shrek 2 et Spirit, l'étalon des plaines, et qu'il avait travaillé, à d'autres postes, sur des films comme la petite sirène, la belle et la bête, ou bien encore l'étrange Noël de Mr. Jack.
Et comme les précédents travaux d'Asbury, Gnoméo et Juliette est une production Disney. Plus exactement, une production Touchstone (qui fait partie, tout comme Pixar, du groupe Disney), qui signe ici son premier film en images de synthèses, et son premier film d'animation, justement depuis l'étrange Noël de Mr. Jack en 1993. Et si le film n'a été produit ni par Disney ni par Pixar, c'est tout simplement que les deux sociétés étaient au moment de la production du film en pleine fusion.
 

 
Gnoméo et Juliette est bien évidemment une adaptation de la célèbre histoire de Shakespeare, une histoire qui a été racontée mainte et mainte fois au cinéma, dans des versions plus ou moins fidèles. Ici, l'originalité tient dans les protagonistes, des nains de jardins, et, cible enfantine oblige, dans son happy-end (nul question de faire se suicider les deux héros, comme dans l'histoire originelle), ainsi que, dans une moindre mesure, par l'accompagnement musical (les tubes d'Elton John). Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que sir Elton John collabore avec la firme aux grandes oreilles, puisqu'il avait auparavant signé la chanson originale du Roi Lion, une chanson récompensé d'un Oscar. Le Roi lion a d'ailleurs aussi un rapport, indirect, avec Gnoméo et Juliette, en cela que la suite, Le Roi lion 2 : L'Honneur de la tribu, s'inspire lui aussi en partie du même drame shakespearien.
Gnoméo et Juliette possède un autre point commun, mais de taille, avec l'une des plus fameuses productions Pixar, Toy Story: A savoir le principe de base des objets inanimés prenant vie dès que les humains ont le dos tournés. Résultat, Gnoméo et Juliette a bien du mal à cacher son manque flagrant d'originalité.
 

 
Mais le film compense ses faiblesses par un casting haut de gamme. Si à l'origine le couple de héros devait être doublé par Kate Winslet et Ewan McGregor, se seront finalement les moins connus mais néanmoins bankables Emily Blunt (le diable s'habille en Prada) et James McAvoy (le futur X-Men Le commencement de Matthew Vaughn) qui seront engagés. Et ils seront épualés par Michael Caine, Maggie Smith, Jason Statham, Ozzy Osbourne, Patrick Stewart, Julie Walters, Hulk Hogan, et même Dolly Parton, excusez du peu.
Il est amusant de voir s'affronter Michael Caine et Maggie Smith, une trentaine d'années après California Hotel. Un Michael Caine que l'on retrouvera la même année dans le rôle d'un espion dans Cars 2.
De façon similaire, il est amusant de voir dans un même film James McAvoy et Patrick Stewart (les deux se donnant d'ailleurs la réplique dans le film). En effet, les acteurs ont en commun d'avoir incarné le professeur Xavier (dans X-Men Le commencement pour James McAvoy et dans les quatre premiers films de la franchise pour Patrick Stewart), de s'être frotté à l'univers de Frank Herbert (dans le téléfilm les enfants de Dune pour le premier, et dans le Dune de David Lynch pour le second). Enfin, les deux acteurs ont une forte expérience shakespearienne, ce qui est totalement en phase avec le projet (d'ailleurs Patrick Stewart double le Barde en personne dans Gnoméo et Juliette).
 

 
Malgré des critiques plutôt mitigées, le film a toutefois connu un certain succès en salles, lui assurant au moins d'être rentable.
 
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Un film coincé, de part son principe même, puisqu'à la fois destiné aux adultes (de part son principe de détournement de l'œuvre de Shakespeare) et en même temps fait pour des enfants (l'image de synthèse, les gnomes). Résultat, le film, qui n'arrive jamais à se hisser à la hauteur d'un Pixar, n'arrive à répondre aux attentes ni des uns ni des autres, et ce malgré un casting de voix haut de gamme, et la présence à la musique de noms aussi prestigieux qu'Elton John et James Newton Howard.
Si le film se laisse regarder, il laisse un arrière goût de rendez-vous manqué. Un petit peu comme Shrek 2, du même Kelly Asbury.