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La Fille coupée en deux

Affiche du film

 


 

Titre original

La Fille coupée en deux

Synopsis

Une jeune femme qui veut réussir dans la vie et dont le rayonnement séduit ceux qui l'entourent, s'éprend d'un écrivain prestigieux et pervers, et épouse un jeune milliardaire déséquilibré.

Genre

Drame

Année de production

2007

France

Date de sortie en France

8 mai 2007

Réalisateur

Claude Chabrol

Musique

Matthieu Chabrol

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Ludivine Sagnier
Ludivine Sagnier Gabrielle Aurore Deneige
Benoît Magimel Paul André Claude Gaudens
François Berléand Charles Saint-Denis
Mathilda May
Mathilda May Capucine Jamet
Caroline Sihol
Caroline Sihol Geneviève Gaudens
Marie Bunel
Marie Bunel Marie Deneige
Valeria Cavalli
Valeria Cavalli Dona Saint-Denis
Etienne Chicot
Etienne Chicot Denis Deneige
Edouard Baer
Edouard Baer Lui-même
Jean-Marie Winling
Jean-Marie Winling Gérard Briançon
Didier Bénureau
Didier Bénureau Philippe Le Riou
Hubert Saint-Macary Bernard Violet
Emanuel Booz
Emanuel Booz Alban
Stéphane Debac
Stéphane Debac Antoine Volte
Gérard Moulévrier Un enchérisseur
Raphaël Neal
Raphaël Neal  

 

 


 

Récompenses

Festival de Venise Festival de Venise.
Catégorie
Année
Bénéficiaire
Filmcritica "Bastone Bianco" Award2007Claude Chabrol

 

Critique du Film

Note :
 
 

 
Ludivine Sagnier en pleine crise dans La Fille coupée en deux

 
Love & Hate

La fille coupée en deux s'inspire d'un fait divers, le meurtre d'un célèbre architecte, Stanford White, tué en 1906 par le millionnaire Harry Thaw pour une histoire de jalousie amoureuse. Chabrol n'est pas le premier à porter cette sordide affaire à l'écran, puisqu'avant lui, en 1955, Richard Fleischer avait sorti La Fille sur la balançoire, avec Ray Milland dans le rôle de l'architecte, Farley Granger dans celui du millionnaire, et Joan Collins dans celui de la jeune fille à l'origine du drame. A noter qu'à ses débuts, le cinéaste fut, en plus d'avoir été un critique mondialement connu (on lui doit en grande partie la "découverte" du talent d'Alfred Hitchcock, jusqu'alors vu comme un modeste faiseur), il fut un temps attaché de presse cinéma. Et justement, La Fille sur la balançoire fut l'un des films qu'il représenta pour le marché français.
Claude Chabrol n'en est pas, loin s'en faut, à son premier film tiré de faits réels, puisqu'avant cette jeune fille coupée en deux, on lui doit des films comme Landru (1963), Les Noces rouges (1973), Violette Nozière (1978), ou bien encore Une affaire de femmes (1989).
Le scénario de La fille coupé en deux fut écrit à quatre mains, celles de Chabrol, et celles de sa belle-fille Cécile Maistre. Les deux auteurs ont cherché à transposer l'histoire dans un contexte contemporain, en France, ne gardant du drame originel que la trame et, selon eux, le sens profond.
 
Benoît Magimel et Ludivine Sagnier dans La Fille coupée en deux

 
Si l'histoire traite de perversion, qu'elle soit sexuelle, mentale, ou tout bonnement sociale, Claude Chabrol a délibérément choisi de ne pas montrer dans son film cette dépravation sexuelle, désireux, dixit le cinéaste, d'"explorer le thème de la perversion sans jamais en montrer". Bref, on est loin d'un 9 semaines 1/2, d'un Attache-moi, d'un Lunes de fiel ou bien encore de Belle de Jour.
L'intention est en soi louable, le cinéaste cherchant ainsi à se démarquer d'un certain cinéma sensationnel (qui a dit le cinéma américain?). Mais ce genre de cinéma est forcément plus difficile, d'où la nécessité d'une écriture plus fine, d'une mise en scène plus subtile, et bien entendu, d'un jeu plus complexe (ce dont est tout à fait capable Claude Chabrol, sa carrière étant là pour le prouver). Or, ni l'écriture, plate, ni la réalisation, banale, et encore moins le jeu des acteurs, très en deçà des attentes (mention spéciale pour Benoît Magimel, totalement à côté de la plaque ici), ne réussiront à élever la pellicule au niveau souhaité.
 
Mathilda May dans La Fille coupée en deux

 
Les thèmes abordés dans la coupe coupée en deux sont les suivants:
la sexualité, en particulier la déviance sexuelle. Tout d'abord via l'attirance d'un homme d'âge mur (François Berléand) pour une jeune femme (Ludivine Sagnier), ainsi bien entendu que par son contraire même (la jeune femme par le vieil homme). Ensuite par les amours dépravés des deux amants (adultère, échangisme, mise en scène de la femme objet, ....). Mais aussi via la mise en avant du côté autodestructeur de la relation amoureuse (les personnages joués par Ludivine Sagnier et Benoît Magimel, qui ne peuvent en aucun cas sortir indemne de leur histoire). Même le personnage joué par Mathilda May, qui n'a pourtant aucune scène à priori sexuellement chargée, dégage une telle aura de sexualité déviante qu'elle ne dépareille pas au milieu des autres personnages principaux précités.
la lutte des classes. Chabrol nous montre (de façon fort caricaturale) la thème classique des riches écrasant les plus pauvres. Mais aussi la lutte de pouvoir, avec tout ce que cela implique de haine mais aussi d'attirance pratiquement morbide (une attirance mutuelle), entre anciens et nouveaux riches, avec dans le premier clan Benoît Magimel et Caroline Sihol et de l'autre François Berléand et Ludivine Sagnier.
le faux semblant. Thème cher à Hitchcock, c'est sans doute la partie la plus intéressante du film. Chabrol, en nous montrant l'envers du décor (les écrans bleus de la météo, les backstage des studios de télévisions, mais aussi le monde de l'édition), le cinéaste nous montre du doigt la tromperie constante du monde de l'Entertainment, ainsi que les apparences trompeuses qui animent les personnages: Charles Saint-Denis prend-il Gabrielle uniquement pour un objet sexuel, ou bien est-il amoureux d'elle? Gabrielle est-elle salie par son amant, ou bien fait-elle cela avec plaisir et envie? Paul aime-t-il Gabrielle, ou bien la désire-t-elle uniquement parce qu'elle lui résiste, ou pire, parce que Charles la possède? Le film pullule de ses faux semblants. La dernière séquence, où Gabrielle participe à un tour de magie (qui en quelque sorte explique le titre du film), en nous montrant le spectacle depuis les coulisses, le cinéaste joue encore sur le trompe l'œil?
 
D'ailleurs, si le dernier plan peur donner une explication au titre du film, ce dernier est lui-même une sorte de faux-semblant, puisqu'il renvoie en fait à une femme, Gabrielle, prise entre deux hommes, Paul et Charles, un dont elle est amoureuse, mais qui ne veut pas quitter sa femme pour elle, et l'autre qu'elle apprécie mais sans être amoureux de lui, quand bien même celui-ci l'est d'elle. D'un côté, elle a le choix entre une vie sensuelle, érotique, et forte en sensations, de l'autre l'attend une vie toute dictée, à l'abri du besoin, mais aussi de la passion. D'un côté elle serait la femme objet-sexuel d'un homme qu'elle aime, mais de l'autre elle le serait aussi, cette fois-ci pour un homme qu'elle n'aime pas vraiment. Et si elle pourrait se sentir salie par sa relation avec Charles, c'est en fait avec Paul qu'elle se sentirait rabaissée.
 
Ludivine Sagnier et François Berléand dans La Fille coupée en deux

 
Claude Chabrol, toujours fidèle à ses collaborateurs, travaille ainsi sur ce film pour la 25ème reprise avec la monteuse Monique Fardoulis, pour la cinquième fois avec le chef opérateur Eduardo Serra, et pour la neuvième fois avec la décoratrice Françoise Benoît-Fresco.
Devant la caméra, François Berléand, qui avait déjà tourné pour Chabrol dans le précédent film de celui-ci, L'Ivresse du pouvoir. Les deux hommes avaient accrochés, artistiquement parlant. Berléand est d'ailleurs, comme à son habitude, excellent ici.
Benoît Magimel, quand à lui, avait auparavant travaillé pour le cinéaste en 2002, dans la fleur du mal, puis en 2004, pour La Demoiselle d'honneur.
Mathilda May, qui n'était que très peu apparue sur grand écran depuis 2000, retrouve le réalisateur vingt ans après le cri du hibou.
Seule Ludiviine Sagnier signe ici son premier film avec Chabrol. Celui-ci s'est décidé à engager la jeune actrice en la voyant incarner la fée Clochette dans le Peter Pan de P.J. Hogan. Elle arrive en effet à ne jamais rendre son personnage, tiraillé entre deux hommes, et rabaissée sexuellement par l'un, ni faible ni perverse. Au contraire, elle y est attachante et crédible, y compris lors de ses choix les plus discutables.
Ludivine Sagnier et Benoît Magimel se retrouvent quand à eux huit ans après Les Enfants du siècle, où ils jouaient des frère et sœur, bien loin de la relation sexuellement chargée qu'ils ont ici.
 
François Berléand dans La Fille coupée en deux

 
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  Film Pourquoi
La Fille sur la balançoire La Fille sur la balançoire Parce que le film de Richard Fleischer (daté de 1955) s'inspire du même fait divers, à savoir l'assassinat de l'architecte américain Stanford White.
Ragtime Ragtime Parce que le film de Milos Forman s'inspire lui aussi du même fait divers, cette fois-ci sur fond de racisme.
 
 


 

Conclusion

Pour son avant dernier film sur grand écran, Claude Chabrol déçoit par la platitude de sa mise en scène et de sa direction d'acteurs, ainsi que par une écriture loin d'atteindre le niveau espéré au vu du sujet. Au final, un petit peu plus de stupre et de luxure auraient été les bienvenus, quitte à dénaturer les ambitions et les désirs de son cinéaste.
Si François Berléand, Ludivine Sagnier et Mathilda May s'en sortent haut la main, il n'en va pas de même de Benoît Magimel, qui surjoue et frise bien souvent le ridicule, ainsi que de nombre de seconds rôles (malheureusement, un classique dans le cinéma français, qui n'accorde pas à ses rôles secondaires l'importance qu'il devrait, bien souvent il faut bien l'avouer par faute de moyens).
 
La fille coupée en deux laisse un goût amer dans la bouche, surtout au vu du talent du cinéaste.
 
François Berléand et Ludivine Sagnier dans La Fille coupée en deux

 

 


 
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