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BAFTA |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur acteur étranger | 1960 | Jack Lemmon |
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Golden Globes |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleure comédie | 1960 | |
Meilleur acteur dans une comédie | 1960 | Jack Lemmon |
Meilleure actrice dans une comédie | 1960 | Marilyn Monroe |
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Oscar |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleurs costumes pour un film en noir et blanc | 1960 | Orry-Kelly |
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BAFTA |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur film | 1960 | Billy Wilder |
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Directors Guild of America |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleure réalisation | 1960 | Billy Wilder |
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Grammy Awards |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleure B.O. | 1959 |
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Oscar |
catégorie |
Année | Gagnant
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Meilleur acteur | 1960 | Jack Lemmon |
Meilleure direction artistique pour un film en noir et blanc | 1960 | Ted Haworth et Edward G. Boyle |
Meilleure photographie pour un film en noir et blanc | 1960 | Charles Lang |
Meilleur réalisateur | 1960 | Billy Wilder |
Meilleur scénario adapté | 1960 | Billy Wilder et I.A.L. Diamond |
![]() La comédie (tout comme l'horreur) est un genre qui a tendance à mal vieillir, tant l'humour est souvent lié à une époque (on ne rit pas des mêmes choses de nos jours qu'il y a cent ans). Faire une comédie qui s'apprécie des années après son tournage est ainsi rare, pour ne pas dire exceptionnel. Certains l'aiment chaud est cependant un film qui a résisté à l'outrage du temps, acquérant même un statut de film culte (et ce très tôt), statut qui ne l'a pas quitté depuis. Et force est de constater que le film de Billy Wilder est une réussite absolue du genre. Le scénario est signé Billy Wilder et I.A.L. Diamond (ils seront d'ailleurs nommés aux Oscars pour ce film). Le cinéma Hollywoodien est alors dans son âge d'or (que l'on considère aller des années 30 à la fin des années 50), et clairement, certains l'aiment chaud peut être considéré comme étant l'un des plus beaux fleurons de cette époque révolue. représentatif de cet âge d'or étaient un star system monumental (dont Marylin Monroe est bien évidemment la représentation ultime), un système entièrement contrôlé par les studios (avec des artistes travaillant dans des conditions très confortable, leur permettant ainsi d'avoir les moyens de leurs ambitions, contrairement au système actuel, pressurisant les artistes pour obtenir le plus vite possible un produit devant être rentabilisé au plus tôt), ainsi, et c'est sans doute le point le plus important pour le spectateur, qu'une vision idéalisée du monde, Hollywood étant avant tout une machine à rêve. Certains l'aiment chaud est clairement un film de son temps, avec sa star, Marylin Monroe, son monde de rêve, et sa production value de qualité. ![]() Pourtant, les choses ne furent pas aisées, en particulier pour Billy Wilder. Tout d'abord concernant le choix de ses acteurs principaux. Car, si aujourd'hui il semble impossible d'envisager ce film sans Marylin Monroe, l'actrice n'était pas le choix premier du cinéaste. Celui-ci voulait en effet l'actrice Mitzi Gaynor (la joyeuse parade, déjà avec Marylin Monroe). Même si l'actrice est quelque peu oubliée de nos jours, en son temps elle faisait partie des actrices sur qui il fallait compter, en particulier dans le genre de la comédie musicale (il ne faut pas oublier que certains l'aiment chaud compte son lot de chansons). Ce fut cependant Marylin Monroe qui obtint le rôle. Le cinéaste connaissait déjà l'actrice, la star ayant auparavant joué dans le Sept ans de réflexion du cinéaste (c'est d'ailleurs le film qui a fait de Marilyn la star telle que l'Histoire la connait maintenant). Cependant, Marylin Monroe était dans une mauvaise passe, côté vie privé, au moment du tournage, et le film aurait pu tourner à la catastrophe. Entre des problèmes liés à un divorce, une dépression accompagnée d'une dépendance médicamenteuse et le fait qu'elle soit enceinte à ce moment-là (malheureusement pour elle, cela se finira par une fausse couche), nombreuses furent les raisons qui auraient pu plomber le film. De plus, le contrat de l'actrice stipulait qu'elle ne devait tourner que dans des films en couleur, or, certains l'aiment chaud allait être justement filmé en noir et blanc, et pour une raison bien simple: les maquillages des acteurs principaux étaient catastrophiques en couleur et auraient ridiculisés le film). Marilyn Monroe consentit finalement à en noir et blanc. Résultat, Marylin Monroe obtiendra même le Golden Globe de la meilleure actrice pour ce film. ![]() Elle ne fut pas cependant la première personne engagée sur le film. Ce fut en effet Tony Curtis qui, le premier, signa pour le film. Car il ne faut pas oublier que les héros de l'histoire sont bien les deux hommes qui vont se déguiser en femme, Joe et Jerry. Pour le rôle de Jerry, Billy Wilder désirait Frank Sinatra, puis dans un second temps Jerry Lewis. Ce dernier refusa le rôle car il ne voulait pas apparaître grimé en travesti, et ce fut le jeune Jack Lemmon qui remporta le gros lot. On retrouvera même parmi les postulants pour le rôle un jeune acteur, Anthony Perkins, qui deviendra célèbre peu de temps après grâce à son rôle dans le Psychose d'Alfred Hitchcock (un autre très grand film en noir et blanc tourné à une époque ou tous voulaient absolument filmer en couleur). Le film fonctionne avant toute chose sur le duo Jack Lemmon / Tony Curtis, et force est de constater que l'alchimie entre les deux acteurs est parfaite. Tandis que l'un se créera un personnage excentrique (le Daphné de Jack Lemmon), l'autre au contraire, jouera sur la simplicité (le Josephine de Tony Curtis). Ce dernier ayant par ailleurs de quoi se rattraper en termes de mise en avant puisqu'il incarne en plus Junior, le faux milliardaire. C'est cependant Jack Lemmon qui obtint les félicitations, puisque ce film lui rapporta un Golden Globe et un B.A.F.T.A. (les Oscars britanniques). ![]() Tony Curtis tient un rôle central dans le film. Non seulement en tant que personnage principal, mais aussi et surtout en tant que lien entre les différents personnages de l'histoire. En effet, il est omniprésent dans toutes les relations principales du film (fabuleuse idée de la part des scénaristes); que ce soit vis à vis de son partenaire, Jerry-Daphné /Jack Lemmon, ainsi bien entendu que Sugar /Marilyn Monroe; mais il est aussi déterminant quand au rapport entre Daphné /Jack Lemmon et Sugar /Marilyn Monroe d'un côté, et Daphné /Jack Lemmon et Osgood / Joe E. Brown de l'autre (c'est lui qui force Jerry à séduire Osgood). La raison de ce personnage pivot? Un moteur pour l'histoire tout d'abord. Mais aussi et surtout un point de repère pour le spectateur. Cependant, Tony Curtis a eu quelques soucis avec son personnage de Daphné. Sa voix n'arrivait pas à tenir dans les aigus, et il fallu très vite prendre la décision de doubler la voix de l'acteur (propos reconnus par le principal intéressé, et remonté aussi par le scénariste, I.A.L. Diamond). Ce fut Paul Frees qui vint mélanger sa voix à celle de l'acteur, pour un résultat totalement invisible à l'écran. Par contre, pour son personnage de Junior, Tony Curtis n'eut besoin que d'inspiration pour se créer sa voix. S'inspirant de la façon de parler de Cary Grant (et ce même si le principal interprète de la mort aux trousses n'a jamais trouvé que cela ressemblait à sa façon de s'exprimer), Tony Curtis s'est créé un personnage hilarant et inoubliable. ![]() Le tournage fut marquée par les péripéties de l'actrice Marilyn Monroe, l'histoire (et les principaux protagonistes) s'en souvenant comme de l'un des plus difficiles et éprouvant de l'époque. L'actrice, en pleine dépression, avait énormément de mal à se souvenir de ses dialogues, même les plus simples, et les prises se multiplièrent comme rarement ce fut le cas. De plus, il arrivait à la star de ne tout simplement pas se présenter certains jours (ce qui fit la joie des figurantes, membres du groupe de filles, qui étaient payés même lorsque Marilyn Monroe ne se présentait pas). Résultat, un tournage qui prenait du retard, beaucoup de retard. Et Billy Wilder d'être obligé de trouver des ruses pour faire venir son actrice sur le plateau (comme de faire chanter une des figurantes les chansons de le star pour la faire venir). Certains acteurs, comme Tony Curtis (à qui l'on prête pourtant une liaison avec Marilyn), furent agacés par le comportement de la vedette. Il faut dire que se faire maquiller pendant des heures (et donc se lever très tôt), tout cela pour rien, a quelque chose d'énervant. Ce qui amena l'acteur à dire: "Embrasser Marilyn, c'est comme embrasser Adolf Hitler". Après des années de démentis, Tony Curtis avoua avoir prononcé ces paroles, mais, dit-il, sur le ton de l'humour. Toujours d'après lui, cela aurait même plutôt été tout le contraire, tant l'actrice se faisait aguicheuse lors des scènes de baisers. De façon plus légère;, le plateau était souvent envahi par les acteurs des plateaux voisins, le présence de jeunes et jolies jeunes filles attirant les hommes avec beaucoup d'efficacité. Orry-Kelly, le grand costumier d'Hollywood, qui reçut d'ailleurs un Oscar pour son travail sur certains l'aiment chaud, racontait d'ailleurs une anecdote. En prenant les mensurations de Marilyn Monroe il dit à l'actrice que Tony Curtis a de plus belles jambes qu'elle. La star de soulever son soutien-gorge et de dire: "oui, mais il n'a pas des seins comme ça". Enfin, le fait que Marilyn Monroe ne soit enceinte au moment du tournage posa un autre problème: la prise de poids. Ce qui est tout naturel et relativement facile à cacher dans un film (même si l'on voit qu'elle est moins fine qu'à son habitude, cela ne pose pas de véritable problème à l'écran, la star étant toujours aussi sexy et glamour), par contre pour la promotion du film, et en particulier les affiches, il en va tout autrement. Une autre actrice, Evelyn Moriarty, au physique similaire, fut donc photographiée en lieu et place de Marilyn Monroe, puis le visage de la vedette fut superposé au corps de son body double. ![]() Heureusement, toutes ces péripéties et autres problèmes n'ont eu aucun impact sur la réussite finale du film, ainsi que sur son accueil par le public, le film connaissant un succès mondial énorme et immédiat. Ainsi, rien qu'en France, le film fit 4 millions d'entrées. Aux Etats-Unis, le succès aussi fut gigantesque, et ce malgré l'interdiction dans l'Etat du Texas, le travestissement étant jugé comme trop choquant. Il faut dire qu'en ce temps, le dress-code était beaucoup plus strict que de nos jours (les années 60 y seront pour beaucoup). De façon générale, aux Etats-Unis, le film connut de nombreuses difficultés avec la censure. Le film est jugé trop subversif concernant la sexualité, et voir des hommes grimés en femme n'est pas du tout du goût d'une Amérique encore trop puritaine. La MPAA, l'organisme de censure réglementant les films aux U.S.A., impose de nombreuses révisions dans le script, ce que refuse Billy Wilder. Le film sortira alors sans le tampon de la MPAA, au risque de se voir interdire, tout simplement (ce qui sera donc le cas au Texas). Bien sur, le film trouva vite son public, montrant que la censure et les instances bien pensantes ne le sont bien souvent pas, pensantes... ![]() Certains l'aiment chaud arrive à traiter de sujets sensibles sur le ton de la comédie, comme le travestissement, l'homosexualité, voir même l'alcoolisme (même si dans ce cas, ce n'est que très secondaire), tout cela mis face au regard de la société. Bien sur, les rapports homme/femme tiennent aussi une place de choix, et peuvent, même si ce n'est pas le but premier du film, faire réfléchir. Sans aller jusqu'à dire que ce film a changé le point de vue sur le sexe dans la société américaine, il est évident qu'il montre de façon flagrante les modifications que cette société a subies durant ses cinquante dernières années. Le fait de placer l'histoire dans les années 20 (soit une trentaine d'années avant son époque de tournage) a rendu paradoxalement l'histoire intemporelle. Un véritable tour de force. De plus, Billy Wilder a réussi un autre exploit: placer des chansons dans son film sans que celles-ci en fassent déplacer. En effet, combien de fois (et ce même dans les comédies musicales) les parties chantées coupent totalement le récit. Même si la comédie musicale a eu beaucoup de succès durant l'Age d'Or D'Hollywood, il faut bien reconnaître qu'il s'agit d'un genre à part, et que jamais certains l'aiment chaud ne donne l'impression d'en faire partie. Sur les quatre chansons interprétés pas Marilyn Monroe pour le film (dont une pour le générique), l'une d'entre elles est devenue un tube mondialement connu, I wanna be loved by you. En 1972 une comédie musicale inspirée du film de Billy Wilder verra le jour, Sugar, qui tiendra le haut de l'affiche pendant plus de 500 représentations. ![]() Billy Wilder a aussi eu l'intelligence de ne pas oublier les second rôles dans certains l'aiment chaud, ne faisant pas de son film un show à l'honneur d'un acteur (ce que le film aurait peut-être été si Jerry Lewis avait accepté de tourner dedans). Ainsi, l'une des répliques les plus célèbres de l'histoire du cinéma, parodiée ou reprises dans de trop nombreuses productions pour être citées ici, et qui clot le film, est prononcé par un personnage qui ne fait sa première apparition dans le film que dans la seconde moitié du film, l'immense Joe E. Brown. Cette réplique, souvent considérée comme la plus drôle du cinéma américain, arrive lorsque Jack Lemmon avoue à son prétendant qui désire l'épouser qu'il est un homme, celui-ci, sans se démonter lui dit alors: "nobody's perfect". Incroyablement drôle, certains l'aiment chaud a laissé sa marque dans le cinéma mondial. Souvent imité (y compris par Tony Curtis lui-même dans ce qui est sans doute le meilleur épisode de la série T.V. amicalement vôtre, Regrets éternels), jamais égalé, le chef d'oeuvre de Billy Wilder est sans doute le film le plus connu du cinéaste et de celle qui est encore aujourd'hui considérée comme la plus grande star hollywoodienne de tous les temps: Marilyn Monroe Si vous avez aimé Certains l'aiment chaud, vous aimerez aussi:
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![]() Certains l'aiment chaud est sans doute l'une des comédies (voir l'un des films) les plus connus du Septième Art. Il est aussi l'un des rares films dont la réputation ne soufre pas des outrages du temps. Un exploit en soi, d'autant plus pour un film tourné en noir et blanc. Surtout de nos jours, où les nouvelles générations de spectateurs sont plus intéressées par le tape-à-l'oeil et les effets spéciaux numériques que par le film (il suffit de regarder les gros succès au box office de ces dernières années pour comprendre où en est exactement le cinéma mondial aujourd'hui). Le film de Billy Wilder est considéré comme l'un des films les plus drôles jamais tournés. L'American Film Institute, qui ne référence certes que les films américains, classe le film à la première place des comédies. Il est en tout cas indéniable que le trio comique formé par Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon fonctionne à la perfection, et que les dialogues sont extrêmement bien écrits, pouvant être appréciés à n'importe quel âge (les plus jeunes riront du comique de situation, les adultes des doubles-sens et nombreuses connotations sexuelles). Difficile de trouver de nos jours une comédie pouvant concurrencer certains l'aiment chaud de ce côté là. En effet, le film de Billy Wilder ne risque pas de quitter son pied d'estal tant que le cinéma actuel ne nous nourrira que de film comme Fausses Blondes Infiltrées (sur le sujet des hommes déguisés en femmes) ou bien Austin Powers (le sexe au cinéma). Certains l'aiment chaud est un chef d'oeuvre, un vrai, qui peut être regardé par toute la famille (un comble lorsque l'on pense au tôlé et aux nombreuses interdictions que le film connut en son temps), et qui s'apprécie différemment à chaque âge. ![]() |