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Le Trône d'ébène



 
Le trône d'ébène, chez Bélial

 

Auteur

Thomas Day

 

Genre

Fantasy
 

Année de sortie

2007
 

Résumé

Vie et mort de Chaka, roi des Zoulous...
"Nous, Zoulous ! avons une prophétie. Cette prophétie dit qu'un jour un enfant aux grands pouvoirs naîtra et qu'avec lui s'ouvrira une ère durant laquelle " amazoulou " signifiera terreur et mort pour tous les peuples du pays n'guni et des pays voisins, jusqu'à la mer, au sud, à l'ouest et à l'est, jusqu'aux Montagnes-De-La-Lune, au nord. Nous, Zoulous ! avons une prophétie..."
Récit d'initiation épique, roman de fantasy mâtiné de faits historiques, Le Trône d'ébène relate la stupéfiante ascension du fondateur de la nation zouloue, le destin d'un homme qui, au tournant du XIXe siècle, et en l'espace d'une poignée d'années, bâtira un empire si puissant qu'il en inquiétera jusqu'à la Couronne d'Angleterre.
Voici l'histoire de Chaka, de ses rêves, de ses conquêtes, de sa folie, l'histoire d'une Afrique où mythe et réalité mêlés sont le coeur même de la vie.


 

Avis

Note :
 
Un roman de Thomas Day se reconnaît les yeux fermés (si tant est qu'il est possible de lire les yeux fermés). Les ingrédients sont toujours les mêmes: Violence poussée à l'extrême (aussi bien des actes que des sentiments), sexe le plus cru possible (et si possible le plus choquant possible), sens de l'honneur exacerbé, et format de roman court. Le trône d'ébène n'échappe pas à ce formatage.
Ainsi, les personnages principaux des romans de l'auteur sont toujours pratiquement interchangeables; en exagérant un peu on pourrait dire que seule la couleur de peau change d'un roman à l'autre (blanc dans la cité des crânes, asiatique dans La voie du sabre et sa suite L'homme qui voulait tuer l'Empereur, et maintenant noir). En tout cas, le sexe est toujours d'une importance capitale pour ces personnages; dans Le trône d'ébène cependant, le sexe disparait au fur et à mesure du roman, mais chaque passage s'y rapportant possède quelque chose de malsain (viol, inceste), et donne une impression d'omniprésence tout au long du roman.
En plus de ce rapport au sexe, on retrouve le goût de l'auteur pour les civilisations exotiques (Japon, Thaïlande, Afrique noire). Cet exotisme, qui est en soi plutôt une bonne chose, a malheureusement tendance à tourner à la caricature, notamment à cause de l'utilisation du fantastique qu'en fait l'auteur. Le fantastique est d'ailleurs le plus gros défaut de ce roman, qui ne sait pas trop sur quel pied danser (récit historique, fantasy pure et dure?). De fait, le lecteur non plus ne sait pas trop sur quel pied danser. Bizarrement, cela fonctionnait à merveille dans La cité des crânes, et pas dans ce roman. La faute sans doute à l'utilisation d'un véritable personnage historique, ainsi que de dates réelles. N'a pas le talent d'Orson Scott Card qui veut!
Une autre similitude forte entre les diffférents romans de l'auteur est le choc entre la civilisation européenne et indigène. Déjà abordée dans l'homme qui voulait tuer l'empereur et L'Instinct de l'équarisseur (dans une moindre mesure), cette confrontation est ici le centre même du roman, puisqu'il est ici question d'un africain qui se créé un empire pour lutter contre une possible invasion des anglais, et, ce faisant, attire l'attention de l'Empire Britannique sur les zoulous, et entraine la guerre entre les deux pays. Guerre qui se ferra attendre tout le long du roman, et qui n'arrivera finalement jamais, laissant le lecteur sur sa faim.
Le roman fait référence à de nombreux personnages historiques connus, comparant Shaka à des hommes comme Caligula, Napoléon ou bien encore Alexandre le grand. C'est bien ce dernier qui ressemble le plus à l'Empereur zoulou, de part son désir d'expansion guidé par les dieux (Alexandre se croyait d'origine divine et voulait plaire aux dieux en devenant l'Empereur grec du monde connu), ainsi que par sa folie.
On retrouve aussi de nombreuses références mythologiques ou littéraires dans le trône d'ébène, Shaka étant un mélange entre le roi Arthur (au travers de son arme magique symbole de sa souveraineté) et Conan. Avec ce dernier les similitudes sont tellement nombreuses que l'on pourrait se croire devant deux frères. Signalons seulement la grande force et la carrure impressionnante, l'ascension sociale (de berger à empereur pour l'un, d'esclave à roi pour l'autre), ainsi que des aventures fantastiques mettant en cause des sorcières, des monstres, voir des dieux. Même s'il y a plagiat, Thomas Day reconnait volontiers s'être inspiré du héros de R. E. Howard (et qui a été immortalisé à l'écran par Arnold Schwarzenegger).
On retrouve aussi l'apport d'un autre auteur de fantasy, J.R.R Tolkien, au travers de l'araignée géante qui ne peut pas de pas faire penser à Shelob dans Le Seigneur des anneaux. Là encore, il est difficile de dire si la récupération est volontaire, ou s'il s'agit seulement d'un hasard.
 
Même s'il grouille d'idées brillantes, ce roman laisse un goût amer dans la bouche, à cause de promesses non tenues (la confrontation entre les anglais et les zoulous en particulier), ainsi que de trop nombreuses similitudes avec les précédents romans de l'auteur, laissant à penser que Thomas Day n'a plus rien à raconter. A moins que ce ne soit qu'un passage à vide, surtout après de passionnant la cité des crânes, de loin son meilleur roman à ce jour.

 


 
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