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L'Automate de Nuremberg


 


 
L'automate de Nuremberg

Auteur

Thomas Day

 

Genre

Fantasy
 

Année de sortie

2006
 

Résumé

"Ai-je une âme, Père ?" Telle est la question que Melchior Hauser, le célèbre automate joueur d'échecs, veut poser à son créateur, Viktor Hauser. De la cour de Russie au quartier juif de Nuremberg, des brumes londoniennes aux chaleurs de l'Afrique, il part à la recherche de ses origines, mais sa quête pourrait bien lui réserver des surprises... Sur fond de campagnes napoléoniennes, un voyage initiatique à la croisée des genres pour entrer dans l'univers de Thomas Day.

 

 


 

Avis

Note :
 
Thomas Day est un auteur qui a toujours cherché à aller à l'essentiel dans ses écrits. Il n'est jamais question chez lui de s'étaler sur des centaines de pages, il n'est d'ailleurs pas sans rappeler dans sa façon de concevoir la littérature l'école anglo-saxonne, très friande de cours récits et de nouvelles.
Cette nouvelle, initialement parue dans le magazine Bifrost, dont Thomas Day est l'un des piliers, connaît en 2007 une sortie en format poche, lui permettant ainsi d'acquérir une certaine forme de reconnaissance. Là encore, tout comme les plus grands auteurs américains, en particulier pendant l'âge d'or de la S-F, où les nouvelles sortaient essentiellement dans les pulps. Ces magasines bons marchés n'étaient pas, contrairement à une certaine idée reçue, une sous-littérature, mais bien le seul moyen à l'époque pour les écrivaines de S-F et de fantasy de publier leurs écrits et se faire connaître. Les plus grands sont passés par là, de H.P. Lovecraft à Isaac Asimov, en passant par Robert E. Howard ou bien encore Robert Bloch.
Thomas Day reprend le mythe de l'intelligence artificielle, grande spécialité de la Science-Fiction (de Dan Simmons à Arthur C. Clarke, tous les auteurs de science-fiction se sont frottés un jour ou l'autre au sujet), et en le transplantant dans une créature de bois et de métal, automate joueur d'échec, au XIXème siècle qui plus est, l'auteur apporte du sang neuf et une approche originale à ce grand classique. Mélanger uchronie et intelligence artificielle est déjà en soit une idée très originale, et qui ouvre des possibilités énormes. Mais l'auteur ne s'arrête pas là, ajoutant une dose d'alchimie (très bonne idée, l'ésotérisme et le spiritisme étant alors des sujets à la mode), au travers du troisième fils de Viktor Hauser, le premier étant bien entendu l'automate, et le second, encore une preuve de l'intelligence de l'auteur, Kaspar Hauser, l'enfant perdu de Nuremberg, véritable enfant sauvage ayant été découvert et ayant défrayé la chronique à cette période.
Rappelant fortement l'auteur allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann et son Homme au sable, ainsi que Confessions d'un automate mangeur d'opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit, cet automate de Nuremberg s'intéresse évidemment au rapport de l'homme à la religion, et à l'existence de l'âme, ainsi bien entendu que sur la définition de la vie (parler d'I.A. dans aborder ses thèmes est pratiquement un non-sens), et le traite de façon très intelligente.
 
Le mélange des genres (mystère réel, spiritisme et science-fiction) fait de cette longue nouvelle (une grosse centaine de pages) une réelle bonne surprise, surtout de la part d'un auteur souvent trop extrême dans ses traitements. Etrangement, alors que les romans de Thomas Day paraissent souvent trop long (et ce même s'ils sont courts), cette histoire aurait mérité d'être plus longue, tant les thèmes abordés sont nombreux et brillamment traités.
Cet écrit est fait pour tous ceux qui doutent encore de la qualité d'écrivain de Thomas Day!
 

 


 
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