
Malgré d'indéniables qualités (en particulier son originalité liée à son héros, ainsi qu'à un monde original), la saga du
soldat chamane avait, dans ses premiers tomes, quelque peu de mal à accrocher. Les raisons sont liées en partie à son héros, Jamère, balloté par
les événements, et bien trop souvent passif pour satisfaire un certain lectorat, avide de héros capables de tous les plus extraordinaires exploits; un personnages qui plus est pris
entre deux mondes, les guerniens et les ocellions, et qui n'arrive pas à se décider pour l'un ou pour l'autre. Et, avec
le renégat, les choses empirent, en cela que désormais Jamère n'avait même plus le contrôle de son corps.
Avec cette dernière partie
Robin Hobb arrive non seulement à surprendre son lecteur (
SPOILER// la mort du personnage au
bout du premier tiers du récit
//FIN SPOILER), mais surtout, et c'est ce qui rend finalement la saga dans son ensemble passionnante, à recoller tous les morceaux, y compris les plus
insignifiants (qui prennent ici une importance capitale), le tout en démontrant que rien n'avait été laissé au hasard, et que chaque événements décrit dans
les précédents volumes avait son importance. Et de tout s'équilibrer au final, prouvant le talent de
Robin Hobb d'un point
de vue scénaristique.
Pour ceux qui pourraient avoir du mal à lire les premiers volumes, il est fortement conseillé d'aller au bout de cette histoire, surprenante et originale, moins connue que celle de
l'Assassin royal, mais peut-être plus complexe en termes de mise en place. Qui plus est,
le soldat chamane offre une alternative réjouissante à cette fantasy bas de
gamme qui s'impose sur les étals des libraires, bien souvent produits dérivés d'un autre média, comme par exemple les
Royaumes oubliés, pour ne citer que le
plus connu.