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Maléfices


 


 
Maléfices, chez Pocket

Auteur

Maxime Chattam

 

Genre

Policier
 

Année de sortie

2004
 

Résumé

Une ombre inquiétante rôde dan les forets de l'Oregon, là où se passent parfois des choses dont nul homme ne devrait rien savoir. C'est d'abord un employé de l'environnement qui est retrouvé mort, le visage horrifié. Aucune trace du criminel... Dans le même temps, des femmes disparaissent en pleine nuit, pendant le sommeil de leur époux. Pas de trace d'effraction dans les maisons... Et puis se répand une épidémie singulière, du jamais vu : les foyers de Portland sont envahis par des araignées aux piqûres mortelles. Les victimes s'accumulent et la psychose s'intensifie. Et s'il n'y avait qu'une seule et même personne derrière tout cela ? Un être pas comme les autres. Peu à peu, on commence à murmurer le pire... Et s'il n'était pas humain ? Joshua Brolin et Annabel O'Donnel s'immiscent dans l'enquête. L'ex-profiler du FBI et la détective new-yorkaise vont entrer dans la toile et faire face à l'impensable.
Une nouvelle génération de tueur.

 

 


 

Avis

Note :
 
Maléfices, chez Micjel Lafon Troisième et dernier épisode de se trilogie du mal, commencée avec l'âme du mal, puis continuée avec In Tenebris, Maléfices conclue donc les aventures de Joshua Brolin, luttant toujours contre des tueurs en série retors et diablement machiavéliques. Comme dans les précédents épisodes, et plus particulièrement In Tenebris, Maxime Chattam flirte avec le fantastique sans jamais toujours tout à fait y toucher, cherchant à entraîner son lecteur vers de fausses pistes dans lequel le surnaturel prendrait le pas sur le mode réel. Ainsi, dans les deux derniers épisodes, il est directement fait allusion aux zombis, et ce par différents stratagèmes. Tout d'abord, en les citant directement (dans Maléfices); puis au travers de la poudre vaudou (toujours dans Maléfices); ensuite, au travers de la grand-mère d'Annabelle, maîtresse vaudou (In Tenebris); enfin de façon plus subtile via de nombreuses références au cinéma de George Romero, et plus particulièrement à son film zombis (dans les deux romans, les tueurs en série s'en prennent à la société de consommation, symbole de la zombification des gens); enfin, dans In Tenebris le tueur cannibale Caliban fait directement penser aux créatures mangeuses de chair de George Romero.
En dehors de cette référence appuyée, l'oeuvre de Maxime Chattam est truffée de références cinéphiliques, de Se7en au silence des agneaux, en passant par de nombreuses séries B, et autres films fantastiques et d'horreur. Comme son pair Franck Thilliez. Il semblerait étrangement que les auteurs français soient plus inspirés par le cinéma que par l'art dans lequel ils opèrent, à savoir la littérature.
Une autre oeuvre cinématographique apparait en filigrane dans la trilogie du mal, il s'agit de Requiem for a dream, du réalisateur américain Darren Aronofsky (lui même tiré du roman Retour à Brooklyn d'Hubert Selby). Bien que les sujets soient à priori totalement différents, la construction même des deux oeuvres tend à les rapprocher et à les comparer. En effet, les deux oeuvres sont conçues en trois chapitres, l'automne, l'hiver et le printemps pour Maxime Chattam, et le film été, automne, et hiver, chaque chapitre montrant l'évolution des protagonistes principaux. Tandis que le film de Darren Aronofsky sombre de plus en plus dans la noirceur, la trilogie de l'écrivain français au contraire s'ouvre de plus en plus vers l'espoir (même si cela n'est pas forcément évident à première vue). En effet, chez l'auteur français, les deux héros principaux, Brolin et Annabel, vont arriver à surmonter leurs propres démons, et finalement un avenir s'ouvrira pour eux, permettant espérer un avenir meilleur, au contraire du chef d'oeuvre du réalisateur New-Yorkais.
 
L'histoire de ce dernier tome, bien mieux maitrisée par l'auteur que les précédents, prouve que celui-ci a progressé en termes de technique littéraires, faisant ainsi disparaitre les effets trop visibles des deux premiers volumes (découpage des chapitres entre les deux protagonistes à raison d'un chapitre chacun, rebondissements souvent attendus par le lecteur,...). En nous plongeant directement dans le vif du sujet (une autopsie qui tourne mal), Maxime Chattam fait comprendre à son public que les choses sérieuses commencent. Surtout qu'il arrive à maintenir son lecteur attentif et passionné tout le long du roman. Sa grande force, ses connaissances des techniques d'autopsie et de techniques d'investigations policières, est finement utilisée, et permet à l'auteur de se hisser au niveau des meilleurs romans policiers américains (son style étant typiquement américain, bien loin de la version française du roman policier). Voir même d'en dépasser la plupart. Ses descriptions d'autopsie sont d'une précision diaboliquement efficace, relançant le suspens à chaque fois de façon habile. Ajoutons à cela un saupoudrage de fausses pistes habillement disséminées (et la plupart du temps prenant le lecteur totalement par surprise), et l'on comprend pourquoi Maléfices est de loin le meilleur épisode de la trilogie.
S'il n'avait pas tendance à créer des meurtres trop cinématographiques pour être réalistes (mais par contre marquant l'imagination du lecteur de façon grandiose), Maxime Chattam serait sans aucun doute l'un des meilleurs auteurs du genre, et pas seulement l'auteur du moment risquant de passer de mode à tout instant. Souhaitons-lui de durer le plus longtemps possible, il en a le talent!
 
Plongez-vous sans hésiter dans la trilogie du mal, les trois livres pouvant se lire séparément sans aucun problème.