retour à la page d'accueil

 
Retour à la section romans.



La Mort du nécromant



 
La mort du nécromant, chez l'Atalante

 

Auteur

Martha Wells

Genre

Fantasy
 

Année de sortie

1998

Résumé

Dans une Vienne imaginaire, capitale du royaume d'Ile-Rien, le jeune et fougueux Nicholas Valiarde parcourt en fiacre les rues nocturnes sous l'éclairage des becs de gaz...
Entre Rocambole, Arsène Lupin et Monte-Cristo, il cambriole de riches aristocrates pour financer sa cabale vengeresse contre le comte Montesq, coupable d'avoir fomenté la mort de son père adoptif.
Mais un adversaire autrement plus effroyable et cruel se dresse inopinément sur son chemin. Derrière les escroqueries d'un spirite de salon se dissimule un mystérieux nécromant qui tire ses pouvoirs de la souffrance et de la mort de ses victimes.
Goules, sortilèges, revenants, monstres, sorciers noirs ou blancs : avec l'appui de sa compagne la comédienne Madeline, Nicholas affrontera les pires horreurs dans une longue aventure trépidante, digne des plus grands feuilletons.
Fantasy noire aux personnages et décors somptueux, La mort du nécromant est le premier roman traduit de la Texane Martha Wells.


 

Avis

Note :
 
La mort du nécromant est un roman qui en promet beaucoup: Magie (blanche, noir, ésotérisme, nécromancie, ...), mystère, aventures, romance, le tout sur un fond historique original (en gros le début du XIXème siècle, dans une Vienne fictive haute en couleur). Mais qui finalement n'en offre pas tant que cela. Et pourtant, tous les ingrédients sont là. Mais mal mélangés, et surtout mal mis en scène. En effet, l'auteur, Martha Wells a bien du mal à nous rendre tangibles les personnages, et en particulier le héros, archétypal au possible, et donc, par glissement à nous intéresser à cette histoire.
Pourtant, l'auteur fourmille d'idées, dont certaines plutôt bonnes (le cadre en particulier, est d'une richesse narrative potentielle gigantesque). Mais elle a plus de difficultés dans la mise en scène, comme par exemple placer le cadre, au lieu d'expliquer après coup ce qui était inattendu pour les personnages. En effet, il y a un décalage constant entre ce que savent et comprennent les héros et ce que lecteur comprend de l'histoire et du monde. Avoir tout le temps un métro de retard sur ce que l'on est en train de lire est très gênant, et distancie forcément le lecteur de son livre, ce qui est pratiquement ce qui peut arriver de pire à un roman, surtout un roman d'imagination.
De même, il est bien difficile de comprendre quels sont les intentions et motivations du méchant de service, le comte Montesq, Némésis du héros, qui, d'ailleurs, passera 500 pages à s'occuper d'un autre ennemi, le fameux nécromant du titre, pour régler le compte de Montesq en dix pages. Le nécromant, quand à lui, est déjà pus réussi, même si l'auteur, en appuyant lourdement sur la dangerosité et la folie du personnage, joue contre son méchant, qui aurait mérité plus de mystère (et moins d'enquête, rappelant plus Arsène Lupin que Lovecraft). Les monstres du bestiaire de la mort du nécromant restent, même à la fin du récit, presque inconnues du lecteur (par exemple, quelle est la différence entre une goule et un revenant? Les héros, eux, ont bien l'air de le comprendre, mais l'auteure ne l'explique par clairement). Ce qui aurait pu fonctionner dans un récit à la Lovecraft (où justement, la terreur vient de ce que l'on ne comprend pas), ici, ce n'est pas le but recherché, puisque très vite, les protagonistes apprennent à affronter ces créatures (par exemple, en faisant appel au fer, mortel pour les créatures-fées, mais là encore le lecteur ne l'apprend que lorsque les héros en ont l'idée).
L'archimage qui aide les héros, Arisilde, est tellement inspiré du Raistlin Majere de Lancedragon qu'il en devient presque risible. En effet, les deux personnages de fiction ont en communs une apparence chétive (cheveux blancs y compris), une maladie chronique, et une puissance magique extrême. Dans les deux cas, les amis du personnage ont bien du mal à pouvoir compter sur lui, dans un cas pour des raisons de loyauté changeante (Raistlin) et dans l'autre pour cause de déficience mentale (à cause d'une trop fréquente prise de drogues).
De même, toujours au niveau des utilisateurs de magie, Madele, la grand-mère de l'héroïne, n'est pas sans rappeler une sorte de Mémé Ciredutemps du pauvre (La sorcière du Disque-Monde de Terry Pratchett). La seule différence étant que Madele n'a pas la haute idée d'elle-même et le manque d'amour du prochain qui caractérisent Mémé Ciredutemps.
De façon générale, tous les personnages de la mort du nécromant tombent dans les travers de l'archétype ou du plagiat.
 
La mort du nécromant est un roman décevant, surtout au vu de ses ambitions affichées.

 


 
retour à la page d'accueil