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En marge



 
En marge, collection 10 18

Auteur

Jim Harrison

 

Genre

Autobiographie
 

Année de sortie

2002
 

Résumé

Dans cette luxuriante autobiographie, Jim Harrison commence par le récit de son enfance. Mais plutôt que d'en distiller les détails, le grand romancier américain en retient surtout les images intenses, celles imprégnées de nourritures délicieuses, de feuilles fraîches et de bruits de rivière, car seule " la sensualité marque la mémoire ". Dès lors, l'écriture déroule un formidable et gargantuesque appétit pour la vie, mais aussi une mélancolie profonde dont Jim Harrison, comme tout hédoniste, n'est pas exempt. Mais le plus extraordinaire est encore dans cette folle déclaration d'amour adressée à la littérature. En marge, dans le fond, n'est traversé que par un seul récit celui d'une vie vouée à l'écriture.
"Des coups de blues, des parties de rigolade des plages de solitude, l'amitié, tels sont les ingrédients mélangés dans ce cocktail à boire cul sec : attention, il est très fort.
A consommer sans modération. "


 

 


 

Avis

Note :
 
Jim Harrison ne rentre pas dans le moule de l'auteur classique de romans anglo-saxons, et son autobiographie nous le prouve. Ses mémoires (car il s'agit plus de mémoires que d'une autobiographie chronologique relatant sa vie) nous amènent à découvrir un poète hors norme, plus porté sur la bouteille et les femmes (surtout les strip-teaseuses) que d'aucuns pourraient le supposer, rappelant énormément le poète Martin Silenus d'Hypérion de Dan Simmons, à croire que l'auteur de SF s'est fortement inspiré de l'écrivain. Mais peut-être est-ce le fruit du hasard.
Harrison revient sur l'accident qui lui a couté son oeil, ses premiers émois amoureux, puis son mariage, sa femme, sa famille et sa belle-famille, ainsi que son rapport amour/haine avec Hollywood, ainsi que les fortes amitiés qui en ont découlées (en particulier avec l'acteur mondialement connu Jack Nicholson). En effet, alors que l'auteur est avant tout poète et auteur de romans et nouvelles, sa fortune a été faite grâce à l'industrie du cinéma, en écrivant des scénarios, qui bien souvent n'ont pas abouti. Ce point est d'ailleurs typique de l'industrie du Septième art, certains scénaristes ayant même réussi à faire fortune sans qu'aucun de leur scénario ne soit porté à l'écran. C'est presque le cas de Jim Harrison, dont relativement peu de scripts ont aboutis, et ceux qui ont été portés ont rarement satisfait l'auteur, là encore un grand classique du monde du cinéma.
Mais le monde de Jim Harrison ne s'arrête pas là loin s'en faut! En effet, l'auteur est beaucoup plus attiré par la campagne, et tous les plaisirs qui en découlent (calme, animaux, nature, pêche, chasse et solitude) que par la ville et son fourmillement. Comme tout homme, Jim Harrison est plein de contradiction; les siennes l'attirent vers New-York, alors qu'il déteste vivre dans les villes (et les new-yorkais encore plus). Il faut dire que la ville, tout comme Paris, dégage pour lui l'exubérance littéraire de tous ses auteurs favoris, et il pense retrouver les sensations fantasmées lors de ses lectures. Il y arrivera d'ailleurs en partie.
Hédoniste devant l'éternel (même si sa religiosité n'est pas claire, même pour lui), Harrison nous plonge dans ses excès de boissons, de nourriture et de drogue sans tabou aucun, au travers de rencontre avec ses amis auteurs, acteurs ou encore producteurs, à travers le monde (U.S.A., Mexique et France essentiellement). L'homme semble avoir échappé au pire, car malgré l'abus de substances dangereuses, l'écrivain a toujours réussi à s'en sortir.
C'est par contre moins vrai psychologiquement, l'homme enchaînant tout au long de sa vie les crises de dépressions, sans doute intimement liées à sa façon extrême de vivre son art. Son entourage est pour beaucoup dans sa survie jusqu'à aujourd'hui, ainsi que son goût pour les grands voyages (à pied de préférence), au travers des U.S.A., loin de la civilisation, au contact direct avec la nature.
Cet essai nous en apprendra encore beaucoup sur sa sexualité (l'auteur arrive cependant à éviter de parler de sa vie sexuelle avec sa femme, ce qui avouons le n'intéresse strictement personne), et en particulier de son goût prononcé pour les professionnelles, strip-teaseuses en particulier. Les gens facilement choqués par le sexe de devront pas lire ce roman autobiographique, tout comme d'ailleurs ses livres.
 
Un livre qui nous en apprend plus sur un auteur important du XXème siècle, indispensable pour les fans et très intéressant même pour ceux qui n'ont jamais lu un roman de Jim Harrison.

 

 


 
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