
Suite au succès de son précédent volume,
les robots de l'aube,
Isaac Asimov se voit "forcé" (ou pour le moins poussé) par sa maison d'édition, Doubleday, à poursuivre sa saga.
L'auteur a pratiquement tout placé pour que ses deux séries phares,
le Cycle des Robots et
Fondation, se rejoignent et forment un tout cohérent et complet, une sorte d'Histoire du Futur.
L'auteur, amoureux depuis toujours de ses robots, avait créé dans
les robots de l'aube son robot télépathe,
Giskard (bien évidemment nommé d'après le président français, au pouvoir au moment où
Asimov
concevait
les robots de l'aube). Problème, ce robot prenait de plus en plus d'importance dans son cycle, de part ses pouvoirs
même. L'auteur d'imaginer alors un subterfuge pour redonner toute sa place à son favori, Daneel. Pour cela, trois astuces narratives seront employées par l'écrivain, vieux
routard de l'écriture. Premièrement, en faisant de Daneel l'enquêteur de cette nouvelle histoire (ce qui oblige à faire mourir Elijah). Deuxièmement, en faisant
évoluer Daneel (la fameuse Loi zéro de la robotique). Enfin, en faisant de Daneel, à son tour, un robot télépathe.
Si d'un point de vue scénaristique, on ne peut nier que l'auteur soit tombé juste, arrivant à faire revenir son héros sur le devant de la scène, sans jamais trahir ses
différents romans de ses deux cycles, mais malheureusement l'histoire en elle-même en pâtit. En effet, au final, l'histoire est pratiquement laissée de côté,
Asimov s'intéressant bien plus à la façon dont ses robots, et bien entendu en particulier Daneel, vont évoluer et
préparer
Fondation.
Les Robots et l'Empire est aussi l'un des rares romans de son auteur à ne pas être construit de façon linéaire, avec
Les Dieux eux-mêmes et
Némésis, c'est à dire en faisant appel à des flashbacks et autres
narrations parallèles.
Ennuyeux,
les robots et l'Empire ne l'est jamais. Son principal défaut est de paraître de façon trop évidente pour ce qu'il est, à savoir une passerelle entre
les deux plus grandes sagas de son auteur,
le Cycle des Robots et
Fondation. Les fans d'
Asimov apprécieront, mais les lecteurs
occasionnels du Bon Docteur ne pourront que se sentir délaissés.