
La saga
Honor Harrington est sans doute l'une des plus intéressante séries du type space-opera, comme peut en témoigner sa longévité hors norme.
En effet, depuis 1993, date de sortie du premier volume de la saga,
Mission Basilic,
David Weber a sorti, tous les ans ou presque, un nouveau volume des aventures de son héroïne.
Coûte que coûte
est le onzième tome (le seizième en français, puisque depuis
Mascarade Silésienne chaque roman est sorti en deux tomes distincts en France) de la franchise.
Alors bien sur, on peut reprocher au cycle de quelque peu se répéter. Mais, non seulement
David Weber maîtrise
à la perfection l'attente de ses lecteurs en termes d'habile mélange entre suspense, vie privée et politique galactique, mais de plus, l'auteur arrive à toujours
aborder ses histoires avec un tel souci du détail militaire que le lecteur ne s'en lasse jamais. De plus, savoir que l'auteur n'a jamais hésité à tuer des
personnages principaux (et dans cet épisode, il ne se gênera pas, une fois de plus) créé une certaine tension, particulièrement palpable dans les moments
où la violence se déchaîne. Et même si Honor Harrington est de loin la plus fine stratège, ses ennemis ne sont pas en reste, et rien n'indique qu'elle va
encore et toujours gagner. Surtout lorsque l'on sait que la saga s'inspire largement de la vie de l'amiral
Nelson, qui a perdu la vie en combattant les français, à
la fameuse bataille de Trafalgar (et laissant dons supposer que lady Dame Honor Harrington connaîtra sans doute le même sort un jour ou l'autre).
Cet épisode verra de nombreux changements d'ordre privé dans la vie de notre héroïne, en particulier en ce qui touche à sa liaison avec Hamish Alexander.
La religion a toujours joué un rôle important dans les aventures de Lady Harrington, et en cela on reconnaît bien en
David Weber un auteur américain, et plus particulièrement protestant (et ce même si l'auteur ne cherche pas
à priori à faire du prosélytisme dans sa saga). Ceci dit, les "gentils" sont tous religieux, et ce même s'ils ne sont pas tous tout à fait sur la même
longueur d'onde, tandis que les méchants (les havriens) prônent plutôt l'athéisme. Nous sommes loin cependant, d'un manichéisme de rigueur dans ce genre de
récits.
Car l'une des forces de cette saga est d'avoir toujours su faire des adversaires d'Honor Harrington des hommes (et des femmes) de valeur. Très souvent honorables, valeureux,
talentueux, les havriens sont dans la majorité des cas des ennemis, dont le seul tort est de vouloir faire remporter la victoire à leur pays. Il n'est pas question de faire
s'affronter d'un côté des bons (qui n'auraient que des qualités) et de l'autre des méchants (qui eux auraient tous les défauts imaginables). Ce qui rend d'autant
plus intéressant les affrontements, car tout est alors possible.
Coûte que coûte se rèvèle être l'un des épisodes les plus riches de la saga, car plein de rebondissements (les havriens prennent le dessus, Honor et
Hamish passent à plus d'un terme au niveau supérieur dans leur relation, des personnages importants meurent) et arrive comme jamais à créer chez le lecteur un
sentiment de catastrophe imminente (les fabuleuses phases d'anticipations lors des combats spatiaux y sont pour beaucoup).
A noter que depuis plusieurs années, et ce avec l'accord du créateur de l'univers, plusieurs auteurs américains se sont mis à écrire des nouvelles dans
l'Honorverse. Ce qui prouve bien la capacité que démontre cet univers de fiction à faire rêver ceux qui s'y intéressent.