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Soleil Levant

Affiche du film

 


 

Titre original

Rising sun

Synopsis

Dans ce techno-thriller, tiré du livre de Michael Crichton, une call-girl de luxe est étranglée au 45ème étage de la tour Nakamoto, un holding japonais très puissant. Le lieutenant Smith (Wesley Snipes) de la police de L.A. doit enquêter sur ce meurtre mais il n'est pas familier avec la culture japonaise. Aussi, lui assigne-t-on un "mentor" en la personne de l'énigmatique John Connor (Sean Connery), capable d'anticiper la tactique et la stratégie de pensée japonaise. Parallèlement, une enquête interne est ordonnée par la direction de Nakamoto. On peut en effet apercevoir le meurtrier Eddie Sakamura (Cary-Hiroyuki Tagawa) sur un disque laser vidéo, filmé par le système de surveillance de la firme. Ce coupable, qui est en réalité l'amant de la femme assassinée, semble toutefois un peu trop évident. Et si cette séquence vidéo n'était qu'un montage destiné à protéger un complot entre la corporation nipponne et un sénateur américain ?
 

Genre

Policier

Année de production

1993

U.S.A.

Date de sortie en France

10 Novembre 1993

Réalisateur

Philip Kaufman

Musique

Tôru Takemitsu

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Sean Connery Mark Rutland
Wesley Snipes
Wesley Snipes Lieutenant Webster Smith
Harvey Keitel
Harvey Keitel Lieutenant Tom Graham
Tia Carrere Jingo Asakuma
Cary-Hiroyuki Tagawa Eddie Sakamura
Mako
Mako Yoshida Sakamura
Ray Wise Senateur John Morton
Tatjana Patitz
Tatjana Patitz Cheryl Lynn Austin
Kevin Anderson
Kevin Anderson Bob Richmond
Steve Buscemi
Steve Buscemi Willy Wilhelm

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
Sean Connery et Cary-Hiroyuki Tagawa

 
Le déclin de l'Empire américain

 
L'écrivain, scénariste et réalisateur Michael Crichton (La Grande attaque du train d'or, déjà avec Sean Connery , mais aussi et surtout le scénario de Jurassic Park, de Steven Spielberg) a fourni avec Soleil levant un travail de qualité. Mélange de sexe, de corruption, de trahison et de peur de l'étranger (symbolisé par les tous puissants japonais), le scénario de Soleil Levant arrive à mélanger très habillement les cartes, le spectateur se faisant manipuler d'un bout à l'autre du métrage de Philip Kaufman (L'Etoffe des héros), bien évidemment pour son plus grand plaisir.
Mené par un Sean Connery en grande forme, volant allégrement la vedette à Wesley Snipes, le film nous entraine dans cette histoire de meurtre teintée de sexe, de violence et de décadence, symbolisant parfaitement l'Amérique de la fin des années 80, début des années 90. Le message est d'autant plus visible que ce sont (à priori) les japonais, dont la droiture morale n'est plus à démontrer, en tout cas dans l'imagerie populaire, qui plongent dans ce chaos de corruption facile et perverse. Bien entendu, les enquêteurs Connery et Snipes vont faire apparaître la vérité au grand jour, prouvant par la même que les plus pourris ne sont bien entendu pas ceux que l'on pense. Le choix de l'inspecteur Mark Rutland (Sean Connery) de se tourner vers la culture japonaise se comprend d'autant mieux, l'Amérique étant totalement pervertie à ses yeux. Ce film fait d'ailleurs écho au Black Rain de Ridley Scott sorti quelques années plut tôt, et au message très proche, même si dans le film de Philip Kaufman aucun retour arrière n'est plus possible. Il suffit de voir la façon dans l'assassin -présumé, car aucune preuve réelle ne vient prouver l'intuition des enquêteurs- est puni pour se convaincre que les instituions américaines sont totalement impuissantes par rapport à la situation dans le pays de l'Oncle Sam. La fin du sénateur Morton (Ray Wise, l'inoubliable père de Laura Palmer dans la mythique série Twin Peaks de David Lynch et Mark Frost) est une autre preuve de cette totale impuissance des plus hautes sphères de la société de trouver des solutions à ce problème majeur de la société, à savoir la perte de repère dû au rapport de force totalement inégal entre l'argent et la morale. Triste constatation!
Cette corruption touche d'ailleurs tout le monde, puisque même les héros de l'histoire (Welsey Snipes, Sean Connery, Harvey Keitel s'avèrent être corrompus, d'une façon ou d'une autre). Les seules personnes honorables sont donc les étrangers (les japonais), Tia Carrere en tête, et les habitués des rôles de méchants, ici sciemment pris à contre emploi, les très bons Cary-Hiroyuki Tagawa et Mako.
Sous un ramage de simple policier le film de Philip Kaufman (et le scénario de Michael Crichton) se livre à une dénonciation pure et simple de la société américaine. Un message finalement très proche du American Psycho de Mary Harron, avec un Christian Bale symbolisant à lui seul le rapport malsain de l'Amérique à l'argent et la réussite.
 
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  Film Pourquoi
Black Rain Black Rain Parce que les deux films ont en commun de traiter des rapports difficiles entre les Etats-Unis et le Japon des années 80/90, et ce via le genre policier .
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Conclusion

Scénario alambiqué, sombre histoire de meurtre teintés de décadence, et acteurs charismatiques font de ce Soleil levant un film plaisant à regarder. Les personnages sont bien plus complexes que ce que l'on a l'habitude de voir dans ce genre de métrages, et (encore une fois) Sean Connery écrase le reste du casting par sa prestance et son charisme immense, portant pratiquement à lui seul le film (et pourtant les autres acteurs, Harvey Keitel en tête, sont loin d'être mauvais).
Dommage que la réalisation soit aussi classique, le film perd beaucoup de ce côté là, un réalisateur plus inspiré aurait pu mener ce film vers les hautes sphères du film policier.
Ce film reste cependant à (re)découvrir, car pouvant être lu à plusieurs niveaux ("simple" policier ou dénonciation de l'Amérique matérialiste de la fin du siècle précédent).
 

 

 


 
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