Bien que sa ravissante fille Freya s'y oppose, le Roi Viking Thorsson part mener une ultime bataille sur une île mystérieuse. Lorsqu'il se fait capturer, la jeune princesse part aussitôt à sa recherche...

 

 
Le Grand Ours
Si le titre français ne le laisse pas deviner, contrairement à son titre original, le sang des vikings est une adaptation libre à la mode viking du célèbre conte populaire, la belle et la bête.
Le film de David Lister est une coproduction entre l'Angleterre et l'Afrique du Sud (le film a été tourné en partie dans les deux pays), un budget minuscule, scénarisé par Paul Anthony, avec devant la caméra, mis à part Jane March, et dans une moindre mesure Justin Whalin, des acteurs pour ainsi dire totalement inconnus.
Alors que le conte original est d'une richesse thématique et émotionnel rare (cf. à la fois le chef d'œuvre de 1946 de Jean Cocteau et le dessin animé de 1991 du studio Disney, pour ne citer que les plus connus), le film de David Lister n'arrive jamais à ne serait-ce que donner l'illusion. La faute à un scénario qui arrive à gâcher l'essence même du mythe (la Belle est, dès le début, amoureuse de celui qui va devenir la Bête), et une mise en scène qui parachève le travail de sape.
 

 
Le film, forcément limité de par son budget anémique, pourrait donner la change si les acteurs étaient un tant soi peu crédibles. Si Jane March (ainsi que Candice Hillebrand, qui a pour elle la tête de l'emploi) arrive relativement à donner le change, il n'en va pas de même du reste du casting. Entre acteurs totalement déplacées dans le cadre viking (la palme revenant à Justin Whalin, qui prouve, après Donjons et Dragons, son manque absolu de charisme), et comédiens plus mauvais les uns que les autres, le sang des vikings, et ce dès les toutes premières minutes, se pose en exemple de ce qui peut se faire de pire dans le genre.
Alors bien sur, cela fait plaisir de retrouver l'has-been Jane March qui, en dehors de l'amant (1992 tout de même), et de Color of night (un film ayant certes connu le succès mais, il faut bien l'avouer, plutôt mauvais), n'a plus fait parler d'elle depuis des années. Mais ce plaisir est contrebalancé par le malaise lié à la faiblesse d'interprétation de la quasi totalité du reste du casting.
Justin Whalin, quand à lui, après avoir été un faire valoir dans la série Lois & Clark dans les années 90, puis après un désastreux exemple en tête d'affiche (un Donjons et Dragons de sinistre mémoire, réalisé par Courtney Solomon), se retrouve, comme on le voit ici, relégué à jouer des seconds rôles dans des films de fond de catalogue.
Candice Hillebrand est quand à elle un cas quelque peu à part. Puisqu'elle est la seule à avoir eu une carrière notable avant ET après le sang des vikings. En effet, la belle, en particulier dans son pays natal, l'Afrique du Sud, est connue à la fois en tant qu'actrice, chanteuse, mannequin, et même présentatrice télé. Si son jeu d'actrice n'a ici rien d'exceptionnel, elle n'en reste pas moins crédible, ce qui est loin d'être le cas de tout le monde....
 

 
Il faut cependant avouer que les pauvres acteurs du sang des vikings ont à faire face à un problème de taille: des accessoires de très mauvaise qualité. Et en particulier les perruques, malheureusement bien trop visible (et ressemblant à tout sauf à une coiffure viking), et prê;tant à sourire, au dépend de l'acteur, le summum étant atteint avec celle du pauvre David Dukas. Mais le malheureux a en plus à subir le costume de la Bête, presque plus risible que sa perruque de carnaval. Résultat, son personnage, déjà stéréotypé, devient vite risible. En effet, il apparaît à l'écran exactement pour ce qu'il est: un acteur portant un costume de monstre, un costume qui plus est qui semble visiblement ne pas lui aller très bien (on le voit dans certaines scènes se déplacer avec peine).
Les attaches métalliques des soutiens-gorges des actrices (et en particulier celles de Jane March) sont visibles dans le film. Or, il parait évident que les femmes vikings ne portaient pas ce genre de sous-vêtements! D'autant plus gênant que le film commence par une telle erreur.... Mais que le spectateur se rassure, le film est jonché d'anachronismes et d'erreurs historiques.
 

 
Le film, qui bien évidemment n'a jamais connu de sortie en salle, sa cible étant clairement les deuxièmes parties de soirée à la télévision, ainsi que le marché de la vidéo, est d'une qualité purement télévisuelle, à mettre au niveau de séries comme Hercule ou bien encore Xena la guerrière (on retrouve d'ailleurs l'acteur William Gregory Lee à la fois dans le film de David Lister et dans la série de Robert Tapert). A une différence près: Le sang des vikings s'autorise quelques scènes plutôt sanglantes, en particulier dans le repère de la Bête, chose plutôt inattendue dans ce genre de productions.
 
Si vous avez aimé Le Sang des vikings, vous aimerez aussi:
 

Le Sang des vikings, avec son budget minuscule, son casting composé en partie de parfaits inconnus, et en partie d'has-been (Jane March) et de "never-been" (Justin Whalin), et son manque d'idées, offre un spectacle peu reluisant, à base de décorum viking de pacotille, de décors et d'accessoires bas de gamme, le tout saupoudré d'inexactitude historique flagrante. Le cœur de l'histoire, la Bête, censé faire passer à la fois la peur, puis la compassion et l'empathie, n'arrive au final qu'à faire sourire, voir franchement rire, tant il est raté, aussi bien d'un point de vue technique (un maquillage et un costume pour le moins .... surprenant) que scénaristique (le spectateur a toujours une bobine d'avance sur les protagonistes, et donc s'ennuie tout du long du film).
David Lister, à priori amoureux du thème, retournera une nouvelle version du conte en 2010, avec cette fois-ci la belle (mais tout autant has-been) Estella Warren dans le rôle principal.
 
Un conseil: fuyez avant qu'il ne soit trop tard et que l'ennui ne vous rattrape!