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2010, l'année du premier contact


Affiche du film

 


 

Titre original

2010

Synopsis

Pendant que la Terre est en proie à la menace nucléaire, un équipage de Russes et d'Américains tente de retrouver l'astronef de 2001 et le secret de HAL, l'ordinateur homicide...

Genre

Science-Fiction

Année de production

1984

Etats-Unis

Date de sortie en France

3 avril 1985

Réalisateur

Peter Hyams


Musique

David Shire

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Roy Scheider Dr. Heywood Floyd
John Lithgow
John Lithgow Dr. Walter Curnow
Helen Mirren
Helen Mirren Tanya Kirbuk
Bob Balaban
Bob Balaban Dr. R. Chandra
Keir Dullea
Keir Dullea Dave Bowman
Douglas Rain
Douglas Rain Voix de HAL 9000
Madolyn Smith Osborne
Madolyn Smith Osborne Caroline Floyd
Dana Elcar
Dana Elcar Dimitri Moisevitch
Taliesin Jaffe
Taliesin Jaffe Christopher Floyd
James McEachin
James McEachin Victor Milson
Mary Jo Deschanel
Mary Jo Deschanel Betty Fernandez
Elya Baskin Maxim Brajlovsky
Natasha Shneider
Natasha Shneider Irina Yakunina
Robert Lesser Dr. Hirsch
Candice Bergen
Candice Bergen Voix de SAL 9000
Arthur C. Clarke
Arthur C. Clarke Un homme dans le parc

 

Critique du Film

Note :
 
 
 
La conquête de l'espace dans le but de rencontrer et communiquer avec une Intelligence inconnue dans 2010, l'année du premier contact

Un Monde nouveau

 
2010 l'année du premier contact est l'adaptation cinématographique du roman d'Arthur C. Clarke, 2010, Odyssée deux, la suite du roman 2001, l'Odyssée de l'espace. Car, rappelons-le, le film homonyme de Stanley Kubrick n'est pas, quand à lui, une adaptation cinématographique d'un roman, les deux œuvres ayant été produites en parallèle, sur un scénario commun. Le travail de Peter Hyams, réalisateur mais aussi scénariste, consista donc en premier lieu à ne pas trahir 2010, Odyssée deux au profit de 2001, l'Odyssée de l'espace (le film), ou le contraire. Parmi les changements majeurs que le cinéaste a opéré se trouve la majorité des relations amoureuses entre spationautes, la destruction d'un vaisseau chinois, mais aussi et surtout le message final, légèrement plus long que dans le roman.
Si 2001, l'Odyssée de l'espace avait coûté 10 millions de $, 2010 l'année du premier contact s'avèrera être un film plus onéreux, avec 28 millions de $ de budget (à titre de comparaison, la superproduction le Retour du Jedi, sorti l'année précédente, n'avait coûté que 4 millions de $ de plus).
Cette suite est menée par la star Roy Scheider, accompagné de John Lithgow, Helen Mirren, et Keir Dullea, de retour dans la peau de David Bowman.
 
Bob Balaban dans 2010, l'année du premier contact de Peter Hyams

 
Cette suite des aventures métaphysiques du cosmonaute David Bowman s'avère moins imprégné de théologie que son illustre prédécesseur, l'histoire prenant (étrangement?) un parti plus terre à terre et politique. Mais, d'un point de vue purement scientifique, s'avère bien moins juste que le film de Stanley Kubrick, l'exemple le plus frappant étant le bruit dans l'espace (mais il faut dire que depuis La Guerre des étoiles, il est difficile de montrer un espace silencieux).
De façon générale, le film de Peter Hyams vient répondre en partie aux questions que laissaient en suspens le film de Kubrick, de la folie de HAL à la probable origine du Monolithe. Probable, car jamais véritablement dévoilée. Mais, visiblement, la réponse tendrait vers une origine non divine de la chose. Non divine certes, mais possédant des pouvoirs équivalents à ceux que l'on attribue habituellement à des divinités: création, destruction, vie, mort, transformation, immortalité, etc...
Mais le véritable sujet du film est tout autre; il est d'ordre politique. Le film nous décrit en effet une Terre où la Guerre Froide bat son plein, l'URSS et les USA étant sur le point de se déclarer une guerre que l'on devine définitive. Or, pendant ce temps, se trouvent à bord d'un vaisseau spatial russe, l'Alexei Leonov, un équipage composé à la fois de russes et d'américains, et qui vont apprendre à vivre (et survivre) ensemble. Le microcosme image du macrocosme, une façon on ne peut plus classique de dénoncer les erreurs de l'Homme, en particulier en matière de politique. Car, bien entendu, que signifie être russe ou américain au fin fond de l'espace profond, qui plus est lorsque l'on est confronté à une preuve d'intelligence extra-terrestre?
Et si le film laisse de côté, au contraire du roman, toutes les frasques amoureuses des membres de l'expédition, les rapprochements et amitiés naissantes entre les voyageurs n'en restent pas moins au centre du récit (cf. les rapports entre Maxim Brajlovsky et Walter Curnow, ou ceux entre Floyd et Tanya Kirbuk, voir même entre ce même Floyd et Irina Yakunina).
 
un second soleil pour la Terre dans 2010, l'année du premier contact de Peter Hyams

 
Mais le point culminant de cette dénonciation de la folie d'est homme n'est autre que le message que car diffuser en boucle HAL:
ALL THESE WORLDS
ARE YOURS EXCEPT
EUROPA
ATTEMPT NO
LANDING THERE
USE THEM TOGETHER
USE THEM IN PEACE
Dans le roman les deux dernières lignes sont absentes. Le message passe alors d'une simple déclaration de non ingérence à quelque chose de plus ambigüe: En effet si d'un côté, les être humains se voient interdire de venir ne serait-ce que voir ce qui se passe sur Europa, ils se voient aussi jugés, voir forcés d'agir de façon pacifique entre eux. On peut difficilement montrer plus explicitement du doigt la folie de la Guerre Froide, jugée jusque par les mystérieuses entités extra-terrestres.
Et la transformation de Jupiter en nouvelle étoile de symboliser l'espoir sur Terre. Mais aussi, de façon indirecte, la menace de représailles des (ou de la) toutes puissantes entités en cas de non respect des règles.
Ou comment un message de paix (typique de la franchise Star Trek, une série bien trop souvent raillée, et ce pour de mauvaises raisons) de se retourner en menace mortelle. Fini la guerre froide, mais à la place une possible Guerre des Etoiles, une guerre où l'homme n'a strictement aucune chance.
 
2010, l'année du premier contact de Roland Emerich

 
Le film connut un succès qui, s'il fut loin d'égaler celui de 2001 l'Odyssée de l'espace (56 millions de $ de recettes pour un budget de 10 millions pour le film de Kubrick contre 40 millions de $ de recettes pour le film de Peter Hyams), n'en fut pas moins plutôt bien reçu par les critiques et les spectateurs, lui reconnaissant une indéniable maîtrise technique et un sens du spectacle réel, même si jamais le film ne pourra égaler 2001 l'Odyssée de l'espace.
 
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  Film Pourquoi
2010, Odysée deux 2010, Odyssée deux Le roman d'Arthur C. Clarke dont le film de Peter Hyams est tiré
2001, l'Odyssée de l'espace 2001, l'Odyssée de l'espace Le chef d'œuvre de Stanley Kubrick, dont 2010 est la suite directe
Solaris Solaris Un autre exemple de film de science-fiction à tendance théologique et philosophique, ici signé Andrei Tarkovsky
Star Trek, le film Star Trek, le film Car Robert Wise, en s'emparant de l'univers du capitaine Kirk et de son inséparable Spock, livrera un film aux résonances métaphysiques relativement proches de celles de 2001, avec transformation en super-entité dans les deux histoires
 
 


 

Conclusion


 

 
2010, l'année du premier contact de Peter Hyams

 

 
Passer après Stanley Kubrick n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, chose aisée. Surtout lorsqu'il est question de s'attaquer à ce que d'aucuns considèrent comme son chef d'oeuvre, à savoir 2001, l'Odyssée de l'espace. Même si Peter Hyams s'en sort plutôt bien, il est vrai aidé au scénario par le roman d'Arthur C. Clarke, les fans du film original risquent fort de ne pas apprécier cette nouvelle odyssée, Hyams préférant le factuel au métaphysique.
Résultat, un film qui manque cruellement de mystère, même s'il reste l'un des plus réussis de son réalisateur, aussi bien dans la mise en scène, dans la direction d'acteurs, que par la qualité des ses décors spatiaux.

 
2010, l'année du premier contact

 


 
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