
L'idée est venue à
Stephen King d'écrire un conte pour enfants lorsqu'il s'est rendu compte que sa fille, alors
âgée de treize ans, n'avait jamais lu un livre de son père. Pour cette histoire, au final d'une banalité presque affligeante, l'auteur livre un récit plus lisse,
accessible à tous, moins premier degré que ses autres récits. On y retrouve cependant son personnage diabolique récurrent, Flagg, qui, entre
le Fléau et
surtout le
cycle de la Tour Sombre, symbolise à lui seul le Mal dans l'œuvre de
Stephen King; il prend ici la forme bien
classique du sorcier diabolique qui s'en prend au courageux héros et au royaume de celui-ci.
La narration est extrêmement classique dans sa facture, collant au plus prêt au genre conte pour enfants, s'éloignant en cela de la technique d'écriture et du style de
l'auteur, au risque de s'aliéner ses fans (les plus hardcore cependant, à la recherche du moindre mot écrit par le
King,
ne réfléchiront pas une seconde et se jetteront sur cette histoire). D'autant plus que l'histoire ne présente pour ainsi dire aucune surprise (ceci dit, c'est bien souvent le cas dans un
conte), et que le récit s'étale sur presque 400 pages.
Bien sur les romans de
Stephen King sont toujours facile à lire (c'est sans doute la première qualité de ses
récits, expliquant en grande partie le succès de l'auteur), et
les yeux du dragon, de par son style même, l'est encore plus que d'habitude. Donc, le lecteur ne s'ennuiera
pas. Par contre, et c'est là plus embêtant, à peine terminé, l'histoire sera déjà pratiquement oubliée, car trop lisse et rappelant (en moins bien)
d'autres contes, y compris des contes pour adulte (comme par exemple sait si bien en écrire un
Orson Scott Card).
Une histoire qui ne satisfera au final que les plus grands fans du Maître de l'horreur. Les autres préféreront éviter
les yeux du dragon.