Robin Hobb a visiblement a quitté l'univers de Fitz Chevalerie. Après une
première (et fabuleuse) saga le mettant en scène (
le cycle de l'assassin royal), elle revient avec une histoire parallèle
(
les aventuriers de la mer), avant de conclure son histoire avec le retour de son personnage fétiche
(
le second cycle de l'assassin royal). Et pourtant, après tous ces romans (22 pour l'édition française) la romancière
sort en 2004 un prélude aux deux cycles. Se déroulant des années (des décennies même) avant les précédents
romans,
retour au pays raconte comment les jamailliens ont découvert la cité des anciens dans le désert des pluies.
Construit sous forme de journal intime (
Robin Hobb nous avait prouvé avec le
cycle de l'assassin royal et
le dieu dans l'ombre son goût pour les
récits à la première personne), de format court (120 pages environ),
retour au pays se lit d'une traite, et même si
les lecteurs assidus de
Robin Hobb savent pertinemment comment tout cela va se terminer, le
plaisir est bel et bien là. Ce court roman n'est pas sans rappeler certains romans
d'
Orson Scott Card, en particulier son
Cycle de la Terre des Origines (pour le
côté implantation d'une colonie dans un milieu hostile, et ce du point de vue d'un chef de fait, qui ne voulait ni de cette situation, ni
de son statut de leader), ce qui est tout à l'honneur de
Robin Hobb. Et, au travers de cette petite histoire, ne citant pourtant aucun personnage de
ses cycles, l'auteur arrive à nous donner envie de ses replonger dans les aventures de Fitz ou d'Althéa.
Tentative réussie, donc, avec cette introduction fort bien conçue à l'un des cycles majeurs de ses dernières années,
et qui présente un avantage: pouvoir être lu indépendamment des autres romans du (des) cycle(s).
Les critiques ne s'y sont pas trompées, puisque cet ouvrage a reçu le prix des Imaginales 2006.