Avant dernier tome des aventures de Fitz Chevalier Loinvoyant, le bâtard royal, le Catalyseur. Comme dans les épisodes
précédents,
Robin Hobb arrive à nous captiver avec
une histoire aux ramifications de plus en plus complexes, sans sombrer dans les poncifs du genre, à savoir combats
épiques, amour et aventures débridées. Ici, le maître mot est complot, notre héros ayant tous les
maux du monde à comprendre la situation globale, et ceux malgré ses pouvoirs, le Vif et l'Art, et ses amis et alliés
haut placés. Cette très riche saga ne perd pas, malgré ses douze épisodes, de son intérêt,
l'auteur arrive même encore à nous surprendre, les motivations des uns et des autres n'étant pas toujours
évidentes, et ce pas seulement sur les personnages récents (Peottre et la Narcheska en particulier).
Certains personnages se complexifient d'épisodes en épisodes, comme le Fou, surtout si on a lu son autre saga,
parallèle à celle-ci, le
Cycle des aventuriers de la mer.
La grande force de
Robin Hobb est de savoir nous rendre les personnages
humains, complexes, chacun ayant ses zones d'ombre, ses comportements parfois contradictoires, comme cela serait dans la vraie
vie, les rendant par la même beaucoup plus attachants. Sur ce point, le narrateur, Fitz, est un des personnages les plus
réussis de la littérature de fantasy, tous auteurs confondus.
La magie est très présente dans sa saga, de façon beaucoup plus diffuse que dans e
Cycle des aventuriers
de la mer, un peu plus depuis que les deux sagas se croisent ouvertement, mais celle-ci reste toujours très originale,
et mystérieuse même pour les protagonistes du roman, la rendant d'autant plus puissante, car rare. La force de
l'auteur est d'avoir réussi à garder ce coté mystérieux alors que le héros est à la fois
Artiseur et Vifier, deux des magies les plus importantes du roman. La cerise sur le gâteau, c'est que malgré ses deux
avantages, en plus de son état d'assassin, Fitz n'apparaît jamais comme un surhomme, et même bien souvent comme un
simple homme dépassé par les événements. C'est d'autant plus vrai dans ce volume, puisqu'il se
retrouve tiraillé entre ses deux mentors, Umbre et le Fou, chacun cherchant à l'attirer dans son camp, l'un pour
tuer le dragon GlasFeu, l'autre au contraire pour le libérer de sa gangue de glace, les rôles pouvant s'inverser en
cours de route, rien n'étant jamais simple chez
Robin Hobb.
Les retournements de situations sont légions dans ce roman, qui commence sur un rythme plutôt lent, à
l'identique de la progression des héros dans le glacier de l'île d'Aslevjal, pour ensuite prendre un rythme
effréné comme les liens et les complots tissés depuis plusieurs volumes commencent à s'effriter.
Rares sont les volumes de la saga à nous proposer autant de révélations, la fin du cycle approchant à
grands pas, ce roman ayant son lot de morts, de tortures, de disparitions, et de réapparitions inattendues.
Le titre de ce roman est cependant mal choisi, au lieu de l'homme noir, il aurait du s'appeler la Femme Pâle, tellement
son personnage, jusque là tenant plus de la légende que d'une vérité établie, prend ici une
importance capitale, expliquant en grande partie les évènements des 11 précédents volumes.
Pour le moment la longue saga de
l'Assassin Royal est un sans faute, chaque volume se dévorant plus vite que le
précédent.
Vivement le
dernier épisode de cette fabuleuse saga!