Après avoir planté le décor pendant les cinq premiers volumes,
Robin Hobb
passe avec
l'Eveil des eaux dormantes au stade supérieur: Les événements, souvent dramatique, s'enchaînent et les
réponses commencent à arriver, même si les lecteurs qui ont été au bout de la saga de Fitz chevalerie Loinvoyant,
saga parallèle aux cross over multiples (deux personnages principaux des différentes saga, le Fou/Ambre et Selden, ainsi que le
personnage central du
cycle des aventuriers de la mer, le dragon Tintaglia) connaissent déjà les secrets qui seront
dévoilés dans cette saga, secrets qui soit-dit en passant, remettent en question une bonne partie de la connaissance que le lecteur
pouvait avoir du monde dans lequel se passent toutes ces aventures, causé en grande partir par la méconnaissance, reconnu, du narrateur
de la saga de
l'assassin royal, Fitz le bâtard.
Pour les autres, tous ceux n'ayant pas lu l'excellente saga de
Robin Hobb, les
découvertes vont pleuvoir:

le rapport entre les dragons, les serpents de mer et les Vivenefs commence à devenir clair,
même s'il reste encore une ou deux ombres (la suite aux prochains épisodes).

La Vivenef Paragon, dont la folie était connue, mais pas son origine, passe de monstre (elle a
causé la mort de son précédent équipage) à celui de victime (on découvre son origine, et par là
même la raison de sa folie).

les rapports entre Brashen et Althéa deviennent de plus en plus clairs, sauf pour les
principaux intéressés, bien entendu. Pour certains, cette partie pourra cependant sembler inutile pour l'histoire, mais elle est
tellement amusante à suivre...

Kennit et sa vision de sa nation pirate devient elle aussi de plus en plus claire, et son besoin du petit
Hiémain de plus en plus évident, son plan d'avenir étant on ne peut plus étroitement lié au fils de la famille
marchande de Terrilvile Vestrit, propriétaires de la Vivenet Vivacia. Le personnage d'Etta, la femme de Kennit (même si celui-ci a bien
du mal à le reconnaître), devient de plus en plus importante et intéressante, sa place dans la hiérarchie des pirates
devenant au fil du temps de plus en plus réelle et tangible. Un personnage vraiment original.
L'importance de la famille Vestrit par rapport à la continuité de la saga et du monde décrit par l'auteur s'accroit encore
dans ce volume, deux membres de la famille (Hiémain et Malta) étant à l'origine de deux des événements les plus
importants de l'ensemble des deux cycles (
les aventuriers de la mer et
l'assassin royal), à savoir la délivrance du serpent
nommé Celle-Qui-Se-Souvient, et la naissance du dernier dragon connu, Tintaglia. Althéa, qui semblait être l'héroïne
principale de la saga, ne joue finalement (pour le moment) qu'un rôle mineur au niveau du monde de
Robin Hobb.
Le gros reproche que l'on puisse faire à cette saga, et cet épisode ne déroge pas à la règle, c'est le coté
commercial un peu trop voyant du découpage des volumes (surtout dans l'édition française, qui multiplie les volumes à
loisir), l'histoire s'étirant en longueur. Cependant, l'histoire restant passionnante (et complexe) la longueur de la saga n'est finalement pas
si gênante (à part pour le portefeuille).
Que tous ceux qui aiment les longues sagas passionnantes d'Heroic Fantasy se plongent sans hésiter dans
le cycle des aventuriers de la mer,
même si le cycle de
l'assassin royal est sans conteste un cran au dessus (peut-être est-ce du à l'unicité du
personnage de point de vue de cette dernière saga?).
La suite des aventures dans
Le Seigneur des trois règnes.