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Docteur Futur


 


 
Docteur Futur, chez livre de poche

Auteur

Philip K. Dick

 

Genre

Science Fiction
 

Année de sortie

1960
 

Résumé


 
Alors qu'il se rendait tranquillement à son travail, le chirurgien Jim Parsons est brutalement projeté dans le futur (ce qui n'a pas l'air de le perturber beaucoup). La société y est radicalement différente : sa peau blanche provoque la répulsion (il y a eu fusion des races), son métier y est inutile (quiconque y est abîmé ne se sent plus utile et n'a plus qu'à mourir), ses 32 ans font vieux (la moyenne d'âge est de quinze ans). La culture de base est celle de la mort.
A-t-il délibérément été "appelé" ? Si oui, par qui et dans quel but ?


 


 

Avis

Note :
 
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Le livre de Philip K. Dick, Docteur Futur, brasse deux grands classiques de la littérature de science-fiction: le thème de la société utopique, et celui des voyages dans le temps. Le premier sujet n'est pas habituel dans l'univers de Philip K. Dick, qui a plutôt tendance à décrire un univers sombre et déprimant de l'avenir. Le second est par contre un des grands thèmes de l'auteur, même s'il le traite ici d'une façon plus "classique" qu'à son habitude. Classique ne veut en aucun cas dire banale, car l'auteur, sans doute mieux que personne (à l'exception sans foute de l'inventeur du genre, H.G. Wells, sait jouer avec les paradoxes temporels et leurs conséquences sur les différentes trames temporelles.
Tandis que le roman peine à démarrer (pendant toute la première moitié du roman, on se demande bien où il veut en venir -comme bien souvent chez l'auteur, d'ailleurs, et quelque par c'est bien ce qui en fait un auteur passionnant), à partir d'un moment l'histoire s'emballe, et la dernière moitié du roman est un concentré de bonnes idées, de suspens et de surprises. Jusqu'à la dernière minute on a l'impression qu'il va s'embrouiller entre les voyages dans les futurs, dans le passé, y compris lors de micro-voyages dans le temps (quelques minutes à peine), mais bien au contraire, tout se recale parfaitement à la fin, et il sera bien difficile d'y trouver une faille.
Cette construction n'est pas sans rappeler le futur chef d'oeuvre de Tim Powers, Les Voies d'Anubis (1983), qui au début fait craindre un dérapage pour à la fin au contraire démontrer une parfaite maîtrise du récit. Il est d'ailleurs amusant de noter que ce roman reçut le prix Memorial Philip K. Dick.
Mais le roman ayant le plus de similitudes avec Docteur Futur est La Rédemption de Christophe Colomb d'Orson Scott Card. Sujet similaire (le voyage dans le temps pour prémunir d'un avenir sans lendemain), même période visée (le XVIème siècle), et surtout même intentions (tuer ce qui aux yeux de l'auteur apparaît comme le responsable de l'avenir du monde). Sur ce dernier point, il est frappant de voir que les deux auteurs, américains tous les deux, ont une vision extrêmement étriquée du l'Histoire, l'eacute;volution du monde du XVIème siècle à nos jours étant uniquement lié à la "découverte" des Amériques, et la violence liée à cette découverte aurait comme conséquence, toujours d'après les deux auteurs, non seulement la suprématie des blancs sur le monde, mais aussi le civilisation qui est la notre aujourd'hui. C'est à croire que l'Europe, l'Asie, et l'Afrique n'existent pas aux yeux de l'Histoire. Passé cette constatation cependant, l'histoire s'avère passionnante.
La mort a toujours eu une place importante dans l'oeuvre de Philip K. Dick. si certains y voient le traumatisme de la mort de sa soeur jumelle, on pourrait simplement parler d'une peur de la mort de la part d'un homme qui, tout sa vie durant, a douté de ses croyances religieuses, et donc par conséquent de son devenir après sa mort. Docteur Futur n'échappe pas à la règle, même si ici le héros est bien le seul à ne pas avoir (visiblement) de problème avec sa mortalité. La société futuriste décrite est quand à elle entièrement tourné vers la mort, à l'instar de l'Egypte antique.
 
Même si le docteur Futur n'est pas le roman le plus connu de l'oeuvre (gigantesque) de Philip K. Dick, il fait partie des nombreux écrits de l'auteur méritant que l'on s'y intéresse, autant que ses chefs d'oeuvre reconnus (Ubik, Le Dieu venu du Centaure, ...).

 

 


 
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