Avec ces nouvelles aventures de Cellendhyll de Cortavar, l'Agent des Ombres, Michel Robert nous propose un roman qui se
dévore, et ce en dépis de défauts parfois fort gênants.
En effet, le roman souffre d'un manque flagrant d'originalité, Michel Robert ayant visiblement allégrement
pioché dans :

le jeu de rôle, et
Donjons et Dragons en particulier, de part le
stéréotype des personnages (le guerrier, le prêtre,...), ainsi que par le monde présenté
à travers de l'utilisation de plans de réalité typique du monde de D&D.

dans la bande dessinée, dans
Les chroniques de la Lune noire
pour être précis, les armées de la Lumiè et des Ténèbres étant tout droit sortis
de la célèbre bande désinnée. De plus la représentation des patriarches de la Lumiè est
un décalque de la BD.
le Cycle d'Elric de
Michael Moorcock, via la présence d'une lame buveuse d'âmes,
fidèle compagne du héros.
De plus, on sent dans ce roman, à travers le personnage principal, comme un désir d'absolu purement masculin:
un homme, mystérieux, n'obéissant à aucunes régles autres que les siennes propres, craint par les
autres hommes, mais en même temps admiré par tous, adulé par les femmes, qui ont toutes envie de
coucher avec lui, lui-même ne piochant dans ce vivier que lorsqu'il en a envie, leur prouvant par la même
quel amant fabuleux il fait. En plus de ses quelques avantages, il est de lion le meilleur combatant, le plus malin,
redresseur de torts et libre d'all´geance Lumière/Ténèbres via son appartenance au Chaos.
Pour achever cette vision, notre héros est maintenant à la tête d'un commando, qui là aussi,
le considére comme un dieu. Cela fait beaucoup pour un seul homme.
De plus, Michel Robert doit avoir un problème avec sa virilité, tant tous les hommes de sa saga
se révélent étonnament bien membrés et performants au lit, pouvant sans soucis assouvir plusieurs
femmes d'affilé, avec une aisance déconcertante.
Enfin, Michel Robert a tendance à confondre ambiance de stade et ambiance de régiment, son commando se comportant plus
comme une équipe de sportifs de haut niveau que comme des soldats risquant leur vie en territoire ennemi. Est-ce lié à
la vie passée de l'auteur et de son expérience de sportif? Sans doute.
Bien sur, lorsque l'on lit un roman tel que celui-ci, la véracité des situations, des émotions et des
sentiments n'est pas la priorité, le but étant d'avoir une histoire trépidante, dépaysante et
originale; à part de dernier point, le reste du cahier des charges est parfaitement rempli. Le roman se dévore, même
si l'addiction n'est pas au rendez-vous, comme avec les romans du maître à penser de l'auteur,
Pierre Grimbert, l'auteur du magnifique
Secret de Ji.
"Je suis l'Ombre,
Insaisissable et mortelle,
Mon corps est une lame;
Mon esprit est une arme.
Il n'y a qu'une voie,
S'adapter c'est vraincre,
Je suis l'Ombre,
Je danse et je tue."