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La Mère des mondes


 


 
La Mère des mondes, chez Présence du Futur

Auteur

isaac asimov

 

Genre

Science Fiction
 

Année de sortie

1972
 

Résumé


 
Des hommes et des femmes beaux, sains et équilibrés, dont les tares physiques et mentales sont étouffées dans l'oeuf selon un processus impitoyable. Ils sont les habitants des " Mondes extérieurs " et ont dépossédé la Terre de sa souveraineté. Devenue le jouet de leur mépris raciste, elle vieillit dans une misère noire. Mais, à l'occasion d'un conflit sévère, notre planète va prouver à ses vainqueurs qu'ils auraient tort de persister à la considérer de haut, elle, la mère des mondes. Cinq longues nouvelles de jeunesse appartenant au recueil Early Asimov, Présentées individuellement par le Maître lui-même , elles orchestrent d'extraordinaires coups de théâtre avec un talent qui ne se dément jamais.

 

 


 

Avis

Note :
 
La mère des mondes, chez Présence du Futur Ce recueil d'Isaac Asimov met à la disposition du lecteur quelques uns des tous premiers textes écrits et publié par le Bon Docteur. Si toutes ne sont pas de très haut vol, aucune n'est mauvaise, ni même moyenne, prouvant bien que dès ses premières heures (il était, lors de l'écriture de ces nouvelles à peine âgé d'une vingtaine d'années), Asimov prouve qu'il était déjà une figure majeure de la science-fiction, à qui il ne manquait qu'une chose: la renommée. Celle-ci viendra bientôt, avec la parution de ses premiers récits sur les robots (Les Robots, 1950), ainsi bien sur que sa saga du Cycle de Fondation, tout d'abord paru sous forme de nouvelles, avant de paraître en 1951 sous forme d'un premier roman (Fondation).
Le premier récit, Cul-de-sac, est intéressant en cela qu'il est l'un des rares écrits de l'auteur mettant en scène des extra-terrestres (lui qui était pourtant persuadé de l'existence d'intelligences non humaines dans la galaxie, cf. son excellent traité Trous noirs et civilisation extra-terrestres). L'auteur, abordant pourtant un sujet grave, à savoir l'extinction d'une race, traite son histoire avec humour, tournant en quelque sort en dérision le fonctionnement des administrations, tout en montrant qu'en faisant preuve de malice et d'intelligence l'être humain est capable de grandes et bonnes choses. L'humanisme chez Asimov n'est plus à prouver, mais déjà en 1945 cela était clair.
La seconde nouvelle, Aucun rapport, en opposition à ce qui vient d'être dit, montre vers quoi la bêtise de l'être humain peut (risque) de l'emmener. Cette histoire est typique de l'après-guerre, où la peur de l'atome devient omniprésente dans la société américaine (et mondiale), et en particulier dans les oeuvres de science-fiction, aboutissant à des chef d'oeuvre comme le Je suis une légende de Richard Matheson (1954), Dr Bloodmoney de Philip K. Dick (1963), un cantique pour Leibowitz de Walter M. Miller (1960), et bien sur la planète des singes de Pierre Boulle (1963). La nouvelle d'Asimov et le roman de Pierre Boulle ont d'ailleurs ceci en commun (avec quinze ans d'avance pour Asimov) de montrer une terre où l'humain a disparu, et où des animaux ont évolués jusqu'à développer intelligence, parole et civilisation. Dans Aucun Rapport ce sont des ours et des chimpanés qui ont ainsi évolués. De là à dire que Pierre Boulle s'est inspiré de la nouvelle du Bon Docteur pour écrire son histoire....
La troisième histoire, Les propriétés endochroniques de la thiotimoline resublimée, n'en est pas une. Il s'agit en fait d'un pastiche de thèse scientifique, écrit alors qu'Asimov était justement sur le point d'écrire son véritable doctorat. Parue dans Astounding Science Fiction, cette nouvelle a été prise au sérieux par nombre de lecteurs, et la thiotimoline a amplement dépassé le cadre de la nouvelle. D'ailleurs, en 1952, l'auteur reviendra à sa substance fictive dans un nouvel écrit, puis une troisième et dernière fois en 1959. Cette histoire, en dehors d'être très bien (faussement) documentée, traite de façon originale du voyage dans le temps.
Voyage dans le temps qui est à la base de la quatrième nouvelle de ce recueil, La course à la reine rouge, où une scientifique cherche à modifier l'Histoire en envoyant dans le passé un essai scientifique, le tout sur fond d'enquête policière. H.G. Wells et sa machine à voyager dans le temps n'est pas loin, et ce même si Isaac Asimov termine son récit sur un twist inverse de celui de Wells. Cette nouvelle place aussi les prémices de la psychohistoire, le nerf de la guerre du Cycle de Fondation. Une très bonne histoire, peut-être la meilleure du recueil.
Enfin, la dernière histoire, la mère de mondes, qui a donné son titre au présent livre, raconte comment la Terre, en infériorité technologique et militaire par rapport à ses propres colonies spatiales, se voit obligé de faire preuve de ruse et d'intelligence pour vaincre ses ennemis. Dans cette nouvelle on retrouve ce qui fera en partie le succès de Fondation, à savoir la suprématie des cellules grises faces à la force brute, avec bien sur des plans faisant appel à la psychologie et au temps (en fait, la psychohistoire), ainsi que le socle de la saga des Robots. Outre la présence des dits robots, on retrouve déjà les différentes planètes colonies et leur mode de vie particulier.
 
Même si individuellement les nouvelles de ce livre ne sont "que" bonnes, prises avec l'ensemble des autres romans du Bon Docteur, elles trouvent une place de choix, en tant que socle du succès à venir de celui qui allait très rapidement devenir l'auteur de science-fiction le plus prolifique et renommé du XXème siècle. En cela, la lecture de la mère des mondes s'impose. Avec en prime, comme nous a habitué l'auteur, des commentaires et explications suivant chaque nouvelle, replaçant la nouvelle dans son contexte éditorial, historique, voir financier.
 
La liste de nouvelles contenues dans La mère des mondes est la suivante:
 Cul-de-sac (1945 - Blind Alley)
 Aucun rapport (1948 - No connection)
 Les propriétés endochroniques de la thiotimoline resublimée (1948 - The endochronic properties of resublimate thiotimoline)
 La course à la reine rouge (1949 - The red queen's race)
 La mère des mondes (1949 - Mother Earth)
 

 

 


 
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