Revoici nos deux amis, le géant Fafhrd et l'habile Souricier Gris, toujours à la quête d'aventures aux quatre coins de l'univers
connu. Dans ce quatrième volume, toujours signé par l'auteur
Fritz Leiber,
les voilà tout d'abord parti à la conquête du plus haut sommet du monde de Newhon, à la recherche d'un mystérieux
trésor. Ils y trouveront surtout, comme à leur habitude, des femmes, invisibles mais néanmoins accueillantes, et un trésor,
hélas lui aussi invisible. Après avoir cherché à revendre leur butin, mais où malheureusement ils tomberont
sur plus malins qu'eux, les revoilà partis, séparément, dans un conflit opposant deux frères ennemis, sorciers et entourés
d'esclaves et d'hommes de mains, tous plus dangereux les uns que les autres, conflit devant mener l'un des deux opposants au trône paternel,
vaquant suite à la mort de leur géniteur. Les deux héros se retrouvent alors à combattre l'un contre l'autre sans
même la savoir. Il est amusant de constater qu'alors que la première aventure pousse les deux aventuriers au haut de la plus haute
montagne du monde connu, la seconde histoire les entraîne au contraire au plus profond des entrailles de la terre.
Comme d'habitude, les aventures des deux voleurs, toujours aussi portés sur la rapine et les filles faciles, se lisent avec plaisir et
facilité. Le recueil, dont les histoires se suivent, et qui donc se lit comme un roman, se dévore très rapidement. Trop rapidement
peut-être, la fin du livre laissant un coup de trop peu. C'est bien le signe que l'auteur sait passionner son lectorat pour les aventures
hautement rocambolesques des deux voleurs, toujours au service des magiciens Nigauble aux sept yeux et Sheelba au visage aveugle.
Lorsque ce recueil de nouvelles est sorti, en 1968,
Fritz Leiber avait déjà,
avec l'auteur
Michael Moorcock, révolutionné le genre, genre qui allait
prendre le nom de "sword and sorcery", terme inventé par
Fritz Leiber
lui-même. Depuis, la quasi totalité des auteurs d'Heroic Fantasy s'est volontairement ou non inspiré du Cycle des Epées.
Lire, ou relire
Epée et sorciers reste un plaisir, le sauf défaut (mineur) est que ce nouveau livre n'apporte rien de nouveau
dans la mythologie du monde de Newhon, et en particulier n'apprend rien sur les deux sorciers mystérieux hantant les abords de la ville de
Lankhmar, la cités aux mille fumées.
Les aventures des deux amis continuent dans
Epées de Lankhmar.