L'Option Excalibur est l'un des rares romans stand-alone de son auteur,
David Weber, connu avant tout pour son
cycle d'Honor Harrington. Et si la lecture de ce récit n'est nullement désagréable, il a bien du mal non
seulement à cacher son origine (la nouvelle
Sir George and the Dragon), mais aussi à se différencier des autres écrits de l'auteur (et ce malgré le fait
que l'histoire se déroule dans l'univers créé par
David Drake pour son roman
Ranks of Bronze!).
En effet, l'étirement de la narration est visible dans
L'Option Excalibur, avec comme double conséquence de faire ressentir au lecteur l'artificialité de l'écriture,
mais aussi et surtout de faire prendre de l'avance au lecteur sur le récit (un fait qui, naturellement, du fait de la rapidité induite par un format court, n'arrive que très
rarement dans une nouvelle).
Si, avec
L'Option Excalibur,
David Weber innove en quelque sorte par rapport à ses habitudes, en particulier en faisant
intervenir des extra-terrestres, et en montrant le choc lié à la rencontre de deux civilisations (l'une humaine, l'autre E.T., d'autant plus marquée par la différence de
niveau technologique, l'une beaucoup plus avancée que la notre, et l'autre, celle des humains, correspondant à celle du Haut Moyen-âge). L'idée est en soit plutôt
intéressante, et refl&egrtave;te même certains passages forts de l'histoire de l'humanité (en particulier le choc que fut la rencontre entre européens et amérindiens
suite à la conquête des Amériques au XVIe siècle). Cependant, l'auteur ne s'attarde que très peu dessus (en particulier sur les bouleversements inévitables
en matière de religion), ce qui gâche véritablement le récit. De même, le récit fait la part belle à la résurrection des soldats morts sur le champ
d'honneur. Mais là où un tel événement devrait indubitablement ébranler la foi des plus fervents dans ses fondements mêmes, il n'en est rien. Le rapport
foi/résurrection (pourtant au cœur même de la liturgie catholique) mériterait à lui seul un traitement de premier plan, comme c'est le cas dans
l'
Endymion de
Dan Simmons, les deux récits ayant d'ailleurs en commun de
mettre des chrétiens face à la résurrection, mais là où
Dan Simmons analyse les répercutions sur la
foi et sur le concept même de chrétienté,
David Weber l'écarte d'une simple phrase.
Si son
cycle d'Honor Harrington est un hommage affiché aux romans maritimes,
l'option Excalibur rend lui aussi
hommage au genre de prédilection de l'auteur, via son prologue tout d'abord, en plongeant ses héros dans une tempête, et au travers de son climax enfin, où cette fois-ci
la tempête est d'ordre guerrière, et où l'eau a été remplacé par le vide spatial, rappelant en cela les nombreuses batailles spatiales qui rythment
l'
Honorverse.
Si
L'Option Excalibur n'est pas un mauvais roman, il est indéniablement un niveau en dessous des autres récits de son auteur. Et le lecteur assidu des écrits de
l'auteur n'en seront que forcément déçus. Le roman montre aussi, hélas, les limitations de l'auteur,
incapable de se renouveler (mais cependant, faut-il le rappeler, excellent dans sa spécialité, à savoir le space-opera tendance hard-science).