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![]() 2ème sous-sol est un film qui fut écrit, produit (et réalisé dans le cas du premier) par le trio Franck Khalfoun, Alexandre Aja et Grégory Levasseur, déjà à l'œuvre sur la colline a des yeux, le remake du film de Wes Craven, qui, en 2006, avait connu un succès notable en salles, salué par les critiques et les spectateurs pour sa violence frontale, digne héritière du cinéma de genre des années 70. 2ème sous-sol se veut clairement dans cette lignée cinématographique, avec cependant une différence: ici, nulle question de faire intervenir le surnaturel. Si la colline a des yeux était une sorte de survival horror tendance gore, 2ème sous-sol se veut comme un thriller, lui aussi sur le mode du survival. ![]() Le film est donc un huis-clos, qui met face à face une victime (la très poumonnée Rachel Nichols) et son bourreau (Wes Bentley), le film se déroulant intégralement (ou peu s'en faut) dans un parking déserté (fêtes des Noël obligent). Si le pitch a un petit côté série B plutôt plaisant, ce n'est pas par hasard, le trio infernal étant très influencé par le cinéma seventies/eighties, et en particulier les films de genre. Et l'histoire se prête admirablement au petit budget alloué au film (environ 8 millions de $), puisque ne nécessitant que peu de décors, et aussi peu d'acteurs. Mis à part les deux protagonistes principaux, les autres personnages sont au mieux secondaires (Simon Reynolds, deux scènes en tout et pour tout), voir purement figuratifs (la quasi totalité du reste du casting). Le revers de la médaille étant que pour tenir le film sur leurs épaules, les acteurs devront faire preuve de charisme et aussi et surtout de talent. Et qui dit peu de budget dit acteurs peu chers. Et qui dit acteurs peu chers..... C'est d'autant plus vrai pour celui qui aura à incarner le malade mental, le risque de cabotinage n'étant jamais loin. Et Wes Bentley, malgré certains passages plutôt inspirés, sombre bien souvent dans les travers du genre. ![]() Rachel Nichols s'en sort quand à elle mieux, passant du stade de la petite employée de bureau brimée (et ce même si elle est avocate) à celui de la survivante, forte et capable de se défendre seule face au danger, fut-il mortel. C'est malheureusement un poncif du genre, tellement éculé qu'il est devient presque ridicule aujourd'hui, tant les ficelles sont devenues avec le temps visibles. Mais la faute en revient essentiellement à une écriture faible, et à un scénario sentant le déjà-vu, et ce malgré le pitch plutôt intéressant. La minceur du scénario pourrait être masqué par une mise en scène astucieuse, voir brillante (après tout, un film comme la colline a des yeux fonctionne déjà plus ou moins sur le même principe). Mais Franck Khalfoun a bien du mal à transcender son sujet et sa mise en scène. Même s'il arrive plutôt bien à filmer le parking, en faisant véritablement le troisième protagoniste du drame, c'est plutôt du côté de la dramaturgie et de l'évolution de l'histoire que le bas blesse. En effet, si le chien a bien souvent l'air inquiétant et dangereux, Wes Bentley (en dehors de ses grimaces et multiples séquences de cabotinage) peine à rendre visible la dangerosité du personnage. Paradoxalement (enfin, l'est-ce vraiment?), les seules fois où il y arrive, c'est lorsqu'il en fait le minimum, voir lorsqu'il sourit et se montre agréable. Dommage qu'il ne montre cette facette de son personnage que dans le premier tiers du film. Ceci-dit c'est un classique, en particulier dans le whodunit: dans le cinéma hollywoodien, une fois le masque tombé, les méchants deviennent immanquablement hystériques et grimaçants, comme si cela avait à voir avec la dangerosité d'un personnage. ![]() Le film fut tourné pratiquement en totalité de nuit, dans un véritable parking, à Toronto, une ville où les tournages sont moins chers qu'aux Etats-Unis, mais où tout le monde parle anglais. Résultat, depuis quelques années déjà, Toronto est devenue une sorte de mini Hollywood canadien. Comme toujours dans la cinématographie d'Alexandre Aja, 2ème sous-sol est un film qui se veut sans concession, en particulier du point de vue visuel et violence. Résultat, le film écopa d'un classement R aux Etats-Unis. Malgré son budget microscopique, le film de Franck Khalfoun fut l'un des grands flops de cette année 2007, n'arrivant même pas à se rembourser en salles, avec seulement 7 millions de $ de recettes au box-office, et des avis pratiquement unanime quand à l'échec artistique du film. Si vous avez aimé 2ème sous-sol, vous aimerez aussi:
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Si le film de Franck Khalfoun ne manque par de qualités (un rythme soutenu, une unité de lieu du meilleur effet), il souffre cependant de scories gê;nantes (un pitch
peu crédible, une direction d'acteurs pas toujours à la hauteur, et surtout un scénario par trop transparent). Résultat, si le spectateur ne s'ennuie pas, il ne se trouve
jamais pris par l'histoire, ayant toujours une scène d'avance sur le film.
Honnête pour un premier film, et plutôt bien éclairé, 2ème sous-sol vaut surtout pour la plastique de Rachel Nichols, mise en avant dans quasiment tous les plans du film. Et, il vaut bien l'avouer, voir une belle fille en danger est l'une des spécialités du cinéma, et l'un des grands plaisirs des spectateurs (masculins, bien sur). Alors, pourquoi bouder ce petit plaisir? ![]() |