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Profileuse, une femme sur la trace des serial killers



 
Profileuse, une femme sur la trace des serial killers, chez Grasset

Auteur

Stéphane Bourgoin

Genre

Essai
 

Année de sortie

2000

Résumé

Micki Pistorius est la première femme au monde à avoir exercé le métier de profiler et à traquer les serial killers. Elle a enquêté sur près de quarante cas de tueurs en série, et les profils psychologiques qu'elle a établis ont permis l'arrestation d'une douzaine de ces assassins hors norme. Durant, plusieurs mois, Stéphane Bourgoin a accompagné Micki Pistorius dans son travail quotidien, sur les scènes de crime, dans les morgues, les commissariats et jusque dans les prisons de haute sécurité où elle recueille les hallucinantes confessions de serial killers pédophiles, cannibales ou nécrophiles. Dans cet ouvrage, Micki Pistorius accepte de livrer certains de ses secrets de profilage, et nous fait partager sa terrifiante plongée au cœur des ténèbres.

 

Avis

Note :
 
Profileuse, une femme sur la trace des serial killers, chez Points Autant le dire tout de suite: Stéphane Bourgoin fait preuve d'un manque de style flagrant, rendant parfois la lecture de ses essais quelque peu fastidieux. L'intérêt est autre toutefois. Spécialiste mondial des tueurs en série, il a fait sa spécialité les biographies de ces tueurs si particuliers ou, dans le cas présent, de ceux qui les pourchassent. En l'occurrence, il s'agit de la première femme profileuse (ce qu'en France on appelle analyste comportemental), la sud-africaine Micki Pistorius. Cet essai est le pendant d'un reportage, Profession profiler - Une femme sur la trace des serial killers, lui aussi effectué par Stéphane Bourgoin, l'un n'étant que l'équivalent de l'autre sous une autre forme.
Malheureusement, si le profil psychologique et la vie de Micki Pistorius sont en soi passionnants, la présentation qu'en fait Stéphane Bourgoin dans sa version papier s'avère décevant, car par trop "mis en scène", et particulier au vu du traitement des cas résolus par la profileuse, eux traités de façon clinique, bien plus propice à ce genre d'essais.
Et des cas, Micki Pistorius aura du en traiter dans sa -relativement courte- carrière de profileuse. Car, contrairement à une idée reçue, les Etats-Unis n'ont ni le monopole des serial killers ni le record en nombre. Ainsi, là où les U.S.A. comptent environ 15000 homicides par an (pour environ 300 millions d'habitants), l'Afrique du Sud en compte 20000 pour la même période (et ce pour une population d'environ 42 millions d'habitants). En comparaison, la France, avec ses 1300 meurtres par an (pour 65 millions d'habitants), semble bien plus "calme" et "tranquille". Car l'Afrique du Sud reste, en tout cas au moment où Micki Pistorius était encore en activité, l'un des pays les plus violents au monde, sortant tout juste de l'Apartheid, un pays où la vie (surtout pour les personnes de couleur) n'a que peu de valeur. Et Stéphane Bourgoin de rappeler que, si l'Afrique du Sud détient le triste record du nombre de tueurs en série en activité, le reste du monde a environ le même nombre de tueurs en série par habitant, et ce même si les chiffres restent difficile à vérifier, aussi bien parce que ces tueurs sont difficile à détecter, que nombre de pays ne savent pas les traquer et les reconnaître, voir ne divulguent tout simplement pas leur chiffres. De plus, les Etats-Unis sont clairement en avance sur les autres pays en termes de lutte contre les tueurs en série, et ce même si nombre de pays (occidentaux notamment, mais l'Afrique du Sud aussi) rattrapent leur retard depuis quelques décennies maintenant.
Profileuse, une femme sur la trace des serial killers est un récit qui, prenant comme fil rouge le portrait du docteur Pistorius, décrit le cas de quatre serial killers arrêtés plus ou moins directement grâce au travail de cette dernière:
Le tueur des champs de cannes à sucre, surnommé l'étrangleur de Phoenix, alias Sipho Twala, condamné pour le meurtre de 19 femmes à 506 ans de prison.
Stewart Wilken, dit Boetie Boer, condamné à 265 années de prison, pour avoir assassiné au moins 10 personnes (6 prostités et 4 enfants)
Le Wemmer Pan killer, alias Maoupa Cedric Maake, condamné en 2000 à 1340 années de prison. On lui compte entre 27 et 35 victimes.
Moses Sithole, coupable d'au moins une trentaine de meurtres de femmes, et condamné à 2410 ans de prison.
Le Sallon Killer: Velaphi Ndlangamandla, condamné à 137 ans de prison pour 19 meurtres.
 
Des cas tous plus durs les uns que les autres (il y est question de viols, de meurtres, de pédophilie, de nécrophilie, mais aussi de zoophilie, et de manière générale de prédateurs sexuels et de maltraitance), dont les responsables ont tous été arrêtés à la fin des années 90, et qui aujourd'hui purgent des peines de prison à vie.
Le constat est brutal et horriblement déprimant, la lutte semblant sans fin et perdue d'avance (car il est impossible de détecter et donc d'arrêter un tueur en série avant qu'il ne se mette à tuer, tout comme il est à priori impossible de soigner ce genre de tueurs, la réinsertion étant tout bonnement impossible). D'ailleurs, Micki Pistorius elle-même finit par baisser les bras et démissionna de la police sud-africaine.
 
Les serial killers passionnent le grand public, il suffit de voir le nombre d'émissions, de films et de séries leur étant consacrés pour s'en convaincre. Par contre, ils ont un effet destructeur sur tous ceux qui les ont approchés de prêt, Micki Pistorius et Stéphane Bourgoin en tête.

Profileuse, une femme sur la trace des serial killers

 


 
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