L'oeuvre littéraire du chanteur
Gilles Servat se limite pour l'instant à sa
saga d'influence celte
les Chroniques d'Arcturus, dont
la Lance de Lughern est le sixième tome. Cherchant visiblement à
faire revivre au travers de romans la culture celte, et en particulier toute la partie touchant aux légendes et à la mythologie de ce
peuple, dont les bretons et anglo-saxons sont les derniers descendants, l'auteur propose à son lectorat un type de récit typique des
récits de geste, encore plus particulièrement dans ce livre. En effet, toute l'histoire tourne autours du récit, autours d'une table,
des dépositaires du savoir, les drwidhs, des aventures des précédents volumes. C'est d'ailleurs l'un des défauts
principaux de cet épisode, car tous ceux qui ont lus les précédents romans de la saga (ce qui doit logiquement représenter
la presque totalité des lecteurs) risquent fort de s'ennuyer, ce livre n'étant dans les grandes lignes qu'un résumé des
cinq premiers romans.
S'il s'agissait du seul défaut, cela passerait encore, mais le style est lourd et souvent difficile à lire. L'accumulation de noms
inventés, de personnages secondaires, et de langages E.T. (les Ssahanis) rend la lecture fastidieuse et trop souvent confuse.
De plus, alors que le sujet semble sur le papier excitant et original, à la lecture on ne peut s'empêcher de penser à un
Thorgal du pauvre, tant l'un semble être le plagiat de l'autre. Mêmes origines E.T. pour le héros (le père
d'Arcturus, Skinn MacDanna, et bien entendu Thorgal dans la B.D. de
Rosinski et
Van Hamme), et surtout même importance quasi divine
pour l'enfant (Arcturus et Jolan).
Tandis que cela passe aisémment dans la bande dessinée de
Rosinski et
Van Hamme, dans la saga de
Gilles Servat le mélange entre science-fiction et fantasy pure a du mal à
cohabiter. En effet, comment rendre crédible la coexistence de vaisseaux spatiaux et de dieux dans un même univers? La
crédibilité et la cohésion de l'univers est ébranlée à chaque confrontation des deux genres. Mais c'est surtout
le lecteur qui en pâtit, perdant confiance dans l'auteur et sa maîtrise de son sujet.
Même si le mélange de science-fiction, de fantasy, et de folklore celte, le tout mâtiné d'influences Thorgaliennes, est
louable, le résultat est très décevant et apporte surtout de l'ennui au lecteur, qui préférera se tourner vers un auteur
comme
Stephen Lawhead pour faire revivre la culture celte. Aucun doute n'est permis,
Gilles Servat est meilleur chanteur qu'écrivain.
Titre précédent / Titre suivant des Chroniques d'Arcturus
|
|
|
|
|
|