David Duncan était, en tout cas au moment de l'écriture de ce roman, obnubilé ou en tout cas inquiet
au sujet de la Guerre Froide et d'une potentielle guerre nucléaire. La trame du roman est centrée sur ce sujet,
des militaires en attente de la guerre, qui entraînerait la destruction de toute vie sur Terre, effectuant des
expériences sur une île dans les Caraïbes. Une expérience tourne mal, et un homme et une femme
étranges font leur apparition sur la base.
Le problème avec les romans de Science-fiction des années 50 (le roman a été écrit en 1959),
c'est que le monde et la science évoluant trop vite, la technologie et les idées se retrouvent vite dépassées,
le roman ayant en conséquence tendance à mal supporter l'outrage du temps. C'est malheureusement le cas ici.
Par contre, lorsque
David Duncan aborde des sujets scientifiques connus à son époque, on voit clairement la
maîtrise technique de l'auteur. C'est, pourrait-on dire, les parties les plus réussies du roman.
Le reste est trop basé sur un suspens plombé d'avance, car même si les personnages principaux de
l'histoire ne comprennent pas ce qui se passe, le lecteur lui, est en avance sur les protagonistes, ce qui entraîne
un détachement par rapport aux personnages et à l'intrigue en elle-même.
Ce roman est à ne conseiller qu'aux amateurs de l'âge d'or de la Science-fiction, à ceux qui ont
déjà lu tous les grands classiques de cette période et qui recherchent la nostalgie d'une époque
révolue, au style marqué par la Guerre Froide, la peur atomique, et les voyages dans l'espace,
qui à l'époque, relevaient encore du rêve, voir de la Science-Fiction.