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Serenity

Affiche du film


 

 

Titre original

Serenity

Synopsis

Le capitaine Malcolm Reynolds s'est porté volontaire pour les indépendantistes dans la guerre contre l'Alliance. Durant la bataille de la vallée Serenity, son côté s'est rendu. En plus de perdre la guerre, il a perdu la foi. Malcolm a donc décidé de devenir capitaine de son propre vaisseau, qu'il nomme ironiquement Serenity. Se devant de gagner son pain de toutes les manières possibles, illégales ou pas, il prend à son bord des passagers. Deux d'entre eux sont des fugitifs, recherchés par l'Alliance, qui envoie cette fois un agent, l'Opérateur.

Genre

Science-Fiction

Année de production

2005

U.S.A.

Date de sortie en France

19 octobre 2005

Réalisateur

Joss Whedon

Musique

David Newman

 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Nathan Fillion Capitaine Malcom Reynolds
Gina Torres
Gina Torres Zoë Washburne
Alan Tudyk Hoban Washburne
Morena Baccarin
Morena Baccarin Inara Serra
Adam Baldwin
Adam Baldwin Jayne Cobb
Jewel Staite
Jewel Staite Kaylee Frye
Sean Maher
Sean Maher Dr. Simon Tam
Summer Glau River Tam
Ron Glass
Ron Glass Meria Book
Chiwetel Ejiofor L'Opérateur
David Krumholtz
David Krumholtz Mr. Univers
Michael Hitchcock
Michael Hitchcock Dr. Mathias
Sarah Paulson
Sarah Paulson Dr. Caron
Colin Patrick Lynch Un soldat dans la chambre noire

 


 

Récompenses

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
Meilleure actrice dans un second rôle2006Summer Glau

 
Les autres récompenses obtenues pour ce film sont:
 Meilleur film en 2006 aux Hugo Awards.

 

Nominations

Saturn Award Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films
catégorie
Année
Gagnant
Meilleur film de science-fiction2006 

 

Critique du Film

Note :
 
 
Le casting de Serenity au complet

 
Planète Interdite

 
Serenity est l'exemple même du film qui normalement n'aurait jamais dû se monter. En effet, il s'agit du spin-off d'une série (Firefly) qui avait été stoppée au bout d'à peine quatorze épisodes, en raison d'un manque d'audience flagrant. De plus, le commanditaire de la série, la chaîne câblée Fox, ne voulait plus entendre parler de cette série. Comment, avec de tels handicaps, imaginer que quelques années plus tard, le phénix allait renaître de ses cendres?
C'était sans compter sur deux critères. Premièrement, l'attachement des (rares?) fans de la série, qui firent des pieds et des mains pour voir revivre leur série, et de l'autre le créateur de la série, Joss Whedon, désireux lui aussi de continuer à raconter son histoire. Ce sera possible grâce à Universal Pictures, qui engagera la somme nécessaire pour faire le film. Mais par contre, hors de question de budgéter ce film dans les 100 millions de $ (le coût moyen d'un space opera), le studio n'étant prêt à mettre que 35 millions de $ dans la balance (39 millions pour être exact). Joss Whedon garantira que cela lui suffit pour faire son film.
Il faut dire qu'il a déjà l'histoire en tête, puisque le film se basera sur la seconde saison jamais tournée de Firefly, avec un début six mois environ après la fin du dernier épisode tourné, en 2003, soit un petit peu plus d'un an auparavant (le tournage proprement dit commencera en juin 2004).
 
Summer Glau dans Serenity

 
Sans surprise, la totalité du casting de Firefly signe pour apparaître dans le film, reprenant des personnages qu'ils avaient appris à aimer (et qui, pour certains, leur avait apporté la reconnaissance du public, comme dans le cas de l'acteur Nathan Fillion). Si le public a visiblement parfois du mal à suivre le créateur de la série, Joss Whedon, il en va différemment pour les personnes qui travaillent avec lui. En effet, on retrouve fréquemment d'une série à l'autre les mêmes têtes. Ainsi, Summer Glau, qui n'avait pas encore enfilé le costume de Terminator qui allait la rendre célèbre, avait été découverte par Joss Whedon sur le tournage d'Angel, le spin-off de sa série phare, Buffy contre les vampires. Et, en 2009, elle retrouverait son pygmalion pour la série Dollhouse. Nathan Fillion, quand à lui, avait incarné l'un des grands méchants lors de la dernière saison des aventures de Buffy Summers. Adam Baldwin de son côté, était apparu à plusieurs reprises dans la série Angel. Tout comme Gina Torres (cette dernière peut en quelque sorte être considérée comme la reine des guest stars du petit écran, avec des participations à des séries comme Alias, 24 Heures Chrono, The Shield, ainsi bien sur qu'Angel et Firefly). Enfin, Alan Tudyk retrouvera Whedon sur Dollhouse.

 
Adam Baldwin sur le tournage de dans Serenity (2006)

 
Joss Whedon a toujours eu un côté geek. Et son univers Firefly / Serenity n'échappe pas à la règle, bien au contraire, puisqu'il va jusqu'à s'auto citer. En effet, le personnage de River Tam est un pur avatar du personnage qui a fait de Joss Whedon un scénariste qui compte à Hollywood, à sa voir Buffy Summers. Même âge (une adolescente), même physique frêle, même invulnérabilité au combat, et mêmes ennemis monstrueux. Consciemment ou pas, en faisant s'affronter une frêle jeune fille et un monstre, Joss Whedon ne fait que nous montrer une allégorie de la violence de l'homme sur la femme, en particulier dans un contexte sexuel (c'est particulièrement vrai dans Buffy contre les vampires, où le personnage justement incarné par Nathan Fillion synthétise à lui seul tout ce que le mâle peut exsuder de violence et de sexualité perverse).
Les deux héroïnes, pour vaincre le mêle pervers font appel à des techniques de combat fort similaires, à savoir des techniques de combat à mains nues où acrobatie et souplesse viennent s'ajouter à des techniques martiales issues du kung-fu. Alors, bien sur, River Tam a un avantage de taille par rapport à Buffy: La souplesse. En effet, Summer Glau, qui est issue de la danse classique, est incroyablement souple, capable de toucher une personne qui se trouve derrière elle en lui envoyant un coup de pied par dessus la tête. Ce qui a permis de mettre au point des scènes de combat particulièrement impressionnantes pour Serenity. Scènes qui auront toutefois nécessité trois mois d'entrainement intense de la part de l'actrice.
 
Serenity de Joss Whedon (2006)

 
L'autre citation de Joss Whedon au monde geek n'est bien entendu autre que le Star Wars de George Lucas. En effet tout Serenity transpire l'univers de Dark Vador et Luke Skywalker. Tout d'abord via son héros, Malcom Reynolds, ersatz d'Han Solo: tout comme son illustre prédécesseur Mal est pilote de vaisseau, contrebandier, bougon au grand coeur, et partage les mêmes goûts vestimentaires que le personnage incarné par Harrison Ford. D'ailleurs, l'interprète de Mal, Nathan Fillion a reconnu s'être inspiré de la performance d'Harrison Ford pour jouer son personnage, et en particulier son jeu dans les scènes de bagarre. Car, qui mieux qu'Harrison Ford, sait interpréter la douleur (en particulier dans la saga d'Indiana Jones).
Le vaisseau de Mal, Serenity, et en particulier sa façon de l'envisager visuellement et en tant que personnage, est là aussi un indéniable copier/coller du Faucon Millénaire (et ce jusqu'aux problèmes mécaniques du vaisseau). S'il est vrai qu'en termes de vaisseaux de science-fiction, il existe deux grandes écoles, avec d'un côté les vaisseaux spatiaux ultra clean et fictionnels à la Star Trek et de l'autre les vaisseaux usés à la Star Wars, Joss Whedon a visiblement choisi son camp. Si le Serenity fait indéniablement partie de la famille des vaisseaux spatiaux usés, les vaisseaux de l'Alliance quand à eux semblent plus neufs, ressemblant quelque peu à la technologie d'un Starship Troopers (tout comme les costumes de l'Alliance, et pour cause, ce sont de vieux costumes du film de Paul Verhoeven qui ont été recyclés). Les docks, quand à eux, marquent encore une fois l'influence de l'univers de George Lucas sur Serenity. Mais cette fois-ci c'est plutôt du côté d'un Star Wars Episode I: La menace fantôme qu'il faut chercher l'influence.
Seule différence notable entre Serenity et les autres grands films de Space opera (aussi bien Star Wars que Star Trek): le silence dans l'espace. En effet, comme dans la réalité, aucun bruit ne s'entend dès lors que les vaisseaux ont quittés l'atmosphère des différentes planètes visitées.
 
Summer Glau de Joss Whedon (2006)

 
Si l'influence des grands films de space opera est visible pratiquement dans chaque image de Serenity, il n'empêche que Joss Whedon a aussi ses propres thèmes, et ses idées.
Tout d'abord, et même si cela n'est pas le thème principal du film, le background de Serenity nous montre comment deux grandes puissances se sont partagé l'univers. Il s'agit des Etats-Unis (car, aux yeux des américains, il est impossible d'envisager un futur où les USA ne sont pas encore les plus puissants), et la Chine (la puissance montante de nos jours). Résultat, si sur Terre les deux pays se sont fait une guerre économique sans merci, dans l'espace, il n'en a pas été de même, et ils se sont donc alliés pour et terraformer les différentes planètes rencontrés, et pour former ce qui allait devenir l'Alliance. Dans le film, les gens parlent tous anglais (audience anglo-saxonne oblige), mais mélangé avec des mots de chinois.
Ce qui mène donc à l'Alliance, qui n'est pas à proprement parler une dictature. Au contraire, le but de cette organisation est clairement de créer une utopie où il fait bon vivre. L'utopie est un sous genre classique de la science-fiction, où au travers d'une société idéale, les auteurs nous pointent du doigt les défauts de notre propre société. Ici, Joss Whedon nous parle de deux sujets. Le premier est que pour avoir une société où des gens vivent agréablement, d'autres doivent forcément le payer (encore une fois, il s'agit d'un classique de la S-F, de Cordwainer Smith à Aldous Huxley, en passant par George Orwell ou bien encore Jonathan Swift). L'idée n'est certes pas neuve, mais Serenity offre une vision intéressante de la chose. Tout comme il montre comment une nation, pavée de bonnes intentions, cherche à imposer sa vision du bonheur aux autres (un parallèle avec les U.S.A.?)
 
Nathan Fillion et Adam Baldwin dans Serenity, de Joss Whedon

 
Serenity traite aussi dans le fond du rapport à la religion (un classique chez Joss Whedon). S'il est assez rare de voir les religions modernes citées dans les films de science-fiction (comme c'est le cas par exemple dans Les Chroniques de Riddick, un autre film récent qui aborde le problème de la religion dans un contexte d'expansion de l'humanité dans l'espace), Serenity de son côté cite trois des grandes religions actuelles: la religion catholique (via le personnage de Meria Book), le bouddhisme (au travers d'Inara Serra) et le judaïsme (avec Mr. Univers). Quand au héros, il a classiquement perdu la foi, et en quelque sorte le film est son chemin de croix vers la paix intérieure et le remplacement de sa foi (contrairement à film comme Signes, où la rencontre avec l'Univers -les extra-terrestres- permet au héros de retrouver la foi en dieu, ici Joss Whedon évite l'écueil du retour à la bien pensante et salvatrice religion protestante américaine).
Si Serenity est bien entendu un film de science-fiction, il n'en est pas moins inspiré (et visuellement et thématiquement) du western. Du côté historique, Joss Whedon fait son Gettysburg, avec son héros traumatisé par la défaite (un vrai héros dramatique a toujours perdu une bataille, car s'il se montrait traumatisé suite à une victoire, il pourrait passer pour un lâche aux yeux des spectateurs). Du côté mythologie du western, Serenity reprend le look (Mal ressemble à un cowboy, mis à part le chapeau), et l'imagerie (les indiens, ici remplacés par les Reavers, l'attaque de la banque, la ville dans le désert,...).
 
Summer Glau dans Serenity de Joss Whedon (2006)

 
Si les fans attendaient comme le messie cette ultime aventure de l'équipage du Serenity, les résultats au box office furent plutôt décevants. Car au cinéma le film n'arrivera même pas à équilibrer le budget (38 millions de $ de recettes pour un budget de 39 millions, à quoi il faut rajouter le coût de la campagne de publicité). Même si le DVD a permis de rentabiliser le projet, cet échec a mis un terme à priori définitif à la franchise.
Et ce malgré des avis plutôt favorables des spectateurs (il faut aussi dire qu'il s'agit avant tout de fans, à l'instar des films de la franchise Star Trek, avant tout vus par les fans de l'univers de Gene Roddenberry).
 
Si vous avez aimé Serenity, vous aimerez aussi:
 
  Film Pourquoi
Starship Troopers Starship Troopers Parce que Serenity recycle les anciens costumes du film de Paul Verhoeven
Firefly Firefly Parce que Serenity est la conclusion de la série T.V.
   
 
 


 

Conclusion

Serenity est le premier film réalisé par Joss Whedon, qui jusque là s'était limité à produire et écrire ses histoires. Et visiblement, l'homme n'est pas très à l'aise avec le format cinéma. Joss Whedon a bien du mal à donner du rythme à son film. Ses héros sont tellement survolés qu'il est bien difficile de ressentir de l'empathie pour eux, en tout cas si l'on ne connait pas la série Firefly.
Pourtant Joss Whedon est sans conteste l'homme de la seconde chance. Son Buffy, tueuse de vampire avait été un échec cuisant au cinéma, et il a pourtant eu l'opportunité de faire la série T.V. éponyme; Firefly a été arrêté par manque d'audimat, et il a pu en faire un film. Mais cette fois-ci, il n'a pas su tirer les conséquences de ses échecs, et le film ne ferra pas mieux que la série, et ce malgré des effets spéciaux de qualités (une grande majorité d'effets réalisés en live, avec les acteurs, associés à des CGI haut de gamme).
 
Serenity marque la fin des aventures du capitaine Malcolm Reynolds et de ses amis, et rare seront ceux qui le regretteront.

 
Morena Baccarin et Chiwetel Ejiofor dans Serenity de Joss Whedon

 

 


 
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