La vie est facile pour Luis, 43 ans, célibataire heureux... Cela aurait pu durer mais... Lassées de le materner et de l'assister, sa mère et ses soeurs décident qu'il est temps pour lui de se marier, et le plus vite possible ! Cerné, harcelé par sa famille, il élabore un plan imparable : trouver la femme parfaite qui se fera passer pour sa fiancée auprès de sa famille et qui, le jour du mariage, va lâchement l'abandonner...
 

 

 
Rent a wife
 
Voilà un film qui aura mis du temps à se concrétiser. Entre l'idée de base (due à Alain Chabat) et sa mise en chantier, par moins de 5 ans se seront écoulées. Une longue période de maturation, qui fera passer l'histoire de pure comédie à comédie romantique (la spécialité des américains). Travaillerons sur le scénario pas moins de cinq personnes: Laurent Zeitoun, Philippe Mechelen, Laurent Tirard, Grégoire Vigneron, et bien évidemment Alain Chabat. L'ex Nul, en plus d'être à l'origine de l'histoire, sera aussi producteur du film, et acteur principal (même s'il n'avait pas envisagé de jouer dans ce film à l'origine). Il ne voudra pas réaliser le film, et préférera confier la direction à Eric Lartigau, qui signe là son troisième film de cinéma, après Mais qui a tué Pamela Rose et un ticket pour l'espace.
Pendant cette période de brainstorming, le film change maintes fois de titre, passant de rent a wife (son titre originel) à L'amour est un bouquet de violettes (clin d'oeil au métier du héros, qui est nez), ainsi qu'à Elles et Luis, avant d'aboutir au Prête-moi ta main final. Les changements de titre montrent bien le changement de perspective lié aux différents scénarios, la romance prenant la place à l'humour pur et dur.
 

 
Un film, et encore plus une comédie (on pourrait même dire encore plus une comédie romantique), fonctionne si le couple vedette est crédible, voir attachant. Le casting de notre couple de héros est donc primordial. Le choix de l'acteur est figé très tôt, ce sera Alain Chabat. Le choix de Charlotte Gainsbourg pour jouer la fausse fiancée du héros est une très bonne idée, la jeune fille ayant une bonne réputation d'actrice (et pas seulement dans la comédie, on pourrait même dire que la comédie est la partie de son métier qu'elle connait le moins), et surtout elle a déjà travaillé auparavant avec Alain Chabat (sur Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants et La Science des rêves) et que l'alchimie entre les deux acteurs avait très bien fonctionné.
Quand à Bernadette Lafont et Charlotte Gainsbourg, elles se retrouvent après leur collaboration (il y a cela 20 ans) sur l'effrontée. Le trio sur lequel fonctionne en grande partie la film est donc déjà en partie rodé. Ajoutons à cela l'expérience d'Alain Chabat et d'Eric Lartigau dans la comédie et on voit que le film partait sur de très bonnes bases.
 

 
On pourrait reprocher à Alain Chabat de trop faire du Chabat, mais au contraire, c'est ce qui fait son charme (de là à dire qu'il mérite sa citation aux Césars...). Charlotte Gainsbourg, de son côté, est parfaite dans son personnage déluré mais finalement très sensible (elle est le pendant français de Julia Roberts dans Pretty Woman). Après le choc initial de la rencontre, très savoureux, le destin des deux personnages est inéluctable, pour le plus grand plaisir du spectateur.
Enorme succès en salle, le film dépassa le million d'entrées en une semaine seulement d'exploitation, pour culminer à 3 millions d'entrée (faisant de prête-moi ta main l'un des plus gros succès de l'année 2006). Chose suffisamment rare pour le saluer, le film connut une sortie mondiale (en particulier aux U.S.A. et en Russie), où là aussi le succès fut au rendez-vous.

 

 
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Prête-moi ta main est un savant mélange de comédie romantique à l'américaine (l'ombre de Pretty Woman plane sur tout le film) et de comédie parisienne à la dîner de cons. Le couple vedette fonctionne parfaitement et même si la trame est prévisible, le plaisir est indéniable.
Gros succès mérité, le troisième film d'Eric Lartigau est une très bonne récréation, qu'il serait dommage de bouder.