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La Mort aux trousses

Affiche du film

 


 

Titre original

North bu northwest

Synopsis

Le publiciste Roger Tornhill se retrouve par erreur dans la peau d'un espion. Pris entre une mystérieuse organisation qui cherche à le supprimer et la police qui le poursuit, Tornhill est dans une situation bien inconfortable. Il fuit à travers les Etats-Unis et part à la recherche d'une vérité qui se révèlera très surprenante...

Genre

Espionnage

Année de production

1959

U.S.A.

Date de sortie en France

21 octobre 1959

Réalisateur


Musique

Bernard Herrmann

 
 

Casting

Acteur
Photo
Rôle
Cary Grant Roger O. Thornhill
Eva Marie Saint
Eva Marie Saint Eve Kendall
James Mason
James Mason Phillip Vandamm
Martin Landau
Martin Landau Leonard
Leo G. Carroll Le professeur
Jessie Royce Landis Clara Thornhill
Doreen Lang Maggie
Jeffrey Sayre un homme à la cafétaria du Mont Rushmore
Alfred Hitchcock un homme devant le bus

 

Nominations

Directors Guild of America Directors Guild of America
catégorie
Année
Gagnant
meilleur réalisateur1960Alfred Hitchcock

 
Oscars Oscars
catégorie
Année
Nomination
Meilleure direction artistique1960William A. Horning Robert F. Boyle, Merrill Pye, Henry Grace, Frank R. McKelvy
Meilleur montage1960George Tomasini
Meilleur scénario1960Ernest Lehman

 
Les autres nominations obtenues par le film la mort aux trousses furent :
 meilleure comédie pour Ernest Lehman en 1960 de la part de la Writers Guild of America.

 

Critique du Film

Note :
 
 
Cary Grant et Eva Marie Saint dans la Mort aux trousses

 
The Man in Lincoln's Nose

 
Avant de s'appeler la mort aux trousses, le film du génial réalisateur britannique aurait pu se nommer ainsi, titre comique typique de l'humour du cinéaste, l'homme ayant toujours su habilement mêler humour et suspense. D'ailleurs, si tant de films aujourd'hui utilisent ce genre de stratagème (une pointe d'angoisse, puis une pointe d'humour pour faire retomber l'atmosphère, avant de replonger dans le vif su sujet) c'est bien grâce à Alfred Hitchcock. Même su ce n'est pas lui qui a inventé le principe (quoique...) il l'a si brillamment utilisé qu'il en est devenu le plus bel exemple.
Même si la mort aux trousses n'est pas à proprement parlé angoissant (on est loin de l'ambiance de fin du monde de ce qui est sans doute son plus grand film, Les oiseaux), le suspense n'en est pas moins présent tout du long, rappelant parfois l'un autre de ses plus grands succès, les enchainés, déjà avec Cary Grant. Comme souvent chez Hitchcock le pourquoi importe peu, seul le comment est intéressant. Ainsi, il est question ici d'espionnage, de meurtres et de secrets vendus à l'ennemi, mais seulement en trame de fond. Quel secret? Quel ennemi? On n'en saura rien. On saura, et ce uniquement dans les dernières minutes, qu'il existe un microfilm que les services secrets veulent récupérer, mais son contenu n'a en soi aucune importance. Cette méthode, dite du MacGuffin, est réellement un des grands classiques du cinéaste. La mort aux trousses rappelle certains des précédents films du maître, des 39 marches, à Jeune et innocent, en passant par les enchainé. Et ce n'est pas un hasard. Le scénariste, Ernest Lehman, s'était donné comme but de faire de ce film le plus hitchcockiens de tous les films d'Hitchcock. Et la tâche n'était pas aisée, tant la filmographie du maître était déjà riche de chefs d'oeuvre. Le pari sera pourtant gagné, Lehman arrivant à faire la synthèse du style Hitchcock, sans jamais l'auto plagier. On retrouve donc dans son script une grande majorité des thèmes chers au maître : l'innocent poursuivi par la police à travers le pays, des espions à tous les coins de rue, une belle femme mystérieuse, du suspense, de l'action, et, bien entendu, de l'humour.
 
Cary Grant et Jessie Royce Landis dans la Mort aux trousses

 
Cary Grant est parfait dans son rôle, apportant son flegme et son charisme à cet homme pris pour un autre (autre qui n'existe même pas!), poursuivi par la police et de dangereux et mystérieux tueurs, et tombant sous le charme d'une belle blonde mystérieuse. On comprend aisément pourquoi l'acteur allait être envisagé pour incarner l'agent 007 à l'écran lorsque l'on voit sa prestation dans ce film. Et pourtant, il fut question pendant un temps d'un autre acteur pour incarner Roger O. Thornhill, un acteur lui aussi habitué à jouer pour le maître, James Stewart. Mais suite à l'échec commercial de leur précédente collaboration, sueurs froides, Hitchcock a préféré le remplacer par son autre star, Cary Grant. Tant mieux pour ce dernier, le film lui ayant finalement rapporté environ 800 000 $ de cachet (et à cette somme vient s'ajouter un pourcentage sur les recettes). Une très bonne opération, surtout pour l'époque.
Pour jouer la belle et mystérieuse Eve Kendall, Les studios MGM cherchent à imposer Cyd Charisse, l'une de leurs protégées. Hitchcock, quand à lui, penche plutôt en faveur d'Eva Marie Saint, dont les précédentes prestations l'ont convaincu qu'elle avait les qualités requises. Le cinéaste tint bon, et Eva Marie Saint eut le rôle. Encore une fois, le cinéaste britannique a eu raison, l'actrice étant excellente, et correspondant tout à fait à l'image de la femme hitchcockienne: belle, blonde, intelligente, et pouvant facilement s'avèrer dangereuse.
Pour le grand méchant de l'histoire, après avoir envisagé Yul Brunner, ce fut le grand James Mason qui obtint le rôle. Secondé par un Martin Landau encore débutant (mais pourtant déjà très remarquable), James Mason s'avére être un adversaire coriace et idéal pour un film hitchcockien.
Le personnage de Leonard, incarné par Martin Landau, posa de nombreux problèmes. Décrit comme efféminé, les studios ne voulaient pas d'un personnage d'importance visiblement homosexuel (il faut se souvenir de l'époque). La censure eut d'ailleurs exactement la même réaction. Dans les deux cas, le rapport ambigu entre les deux méchants (James Mason et Martin Landau) n'était pas pour plaire aux censeurs, qu'ils soient internes aux studios ou externes. Suffisamment diffuses ces allusions n'ont cependant pas eu un impact très fort sur le final cut, le cinéaste ayant réussi à ne pas faire couper son film (seulement 5 secondes ont été supprimées au final). Ce n'était pas la première fois que le cinéaste glissait des allusions sur l'homosexualité de certains de ses personnages dans ses films (les deux voyageurs d'une femme disparaît en est l'exemple le plus évident).
Le casting se poursuit ensuite avec un acteur habitué du cinéma hitchcockien, Leo G. Carroll, qui joue ici un membre éminent des services secrets américains. Il sert non seulement de guide à notre héros, mais aussi et surtout d'explication pour le spectateur qui risque de ne pas tout comprendre à cette histoire d'espionnage vaguement inspirée d'un fait réel (un faux espion inventé de toutes pièces au milieu du XXème siècle).
Enfin, détail amusant, Jessie Royce Landis, qui joue la mère de Cary Grant, n'avait en réalité que sept ans de plus que l'acteur. Un petit peu comme Sean Connery qui se retrouve avec comme fils un Harrison Ford d'à peine 12 ans son cadet dans Indiana Jones et la dernière croisade.
 

 
Cary Grant et Eva Marie Saint dans la Mort aux trousses

 
Le film cumule les scènes de bravoures, entre un meurtre à l'ONU, une poursuite en avion, une autre sur les mythiques figures du Mont Rushmore, et bien d'autres encore. Ce film a d'ailleurs l'honneur, si l'on peut dire, d'être à l'origine de deux des scènes les plus mythiques de toute la filmographie de l'auteur. La première, la tentative d'assassinat du héros (Cary Grant) par un petit avion, dans une grande plaine désertique a même inspiré une scène dans le deuxième opus des aventures de l'agent 007, Bons baisers de Russie.
La seconde scène, la poursuite finale sur les statues présidentielles du Mont Rushmore, fait partie des passages les plus connus du Septième Art.
Bien entendu, aussi bien pour l'ONU que pour le Mont Rushmore, Hitchcock n'a pas reçu l'autorisation de tourner sur place, la construction de ces deux décors ayant couté une petite fortune. D'ailleurs, dans le cas de la poursuite sur les hommes d'état, il a été interdit au cinéaste de montrer les protagonistes de son histoire sur le nez des présidents (comme le réalisateur le désirait), pour une question de respect des hommes d'état et du symbole qu'ils représentent.
Une autre grande scène du film est le passage où les deux héros, Cary Grant et Eva Marie Saint se rencontrent, à savoir le voyage en train. L'amour du maître du suspense pour les locomotives est bien connu (pratiquement tous ses films montrent des trains, et ben souvent ces trains ont une importance dans le film, comme par exemple dans L'ombre d'un doute, ou bien encore dans une femme disparaît). Le train a d'ailleurs permis au cinéaste d'habillement contourné la censure. Celle-ci interdisait de montrer explicitement les deux héros au lit, alors qu'ils n'étaient pas mariés, lors de la toute dernière scène du film. En montrant le train s'engouffrant dans un tunnel, et ce sans rien montrer, le cinéaste nous fait bien comprendre ce qui se passe entre les deux adultes tout à fait consentants....
Le train aura d'ailleurs causé d'autres soucis de censure au cinéaste. La belle et aguicheuse Eve Kendall, lors de sa première rencontre avec Roger O Thornhill, lui glisse un explicite e "I never make love on an empty stomach" ("je ne fais jamais l'amour l'estomac vide"), qui sera post synchronisé en "I never discuss love on an empty stomach" ("je ne discute jamais d'amour l'estomac vide"), cart jugé trop explicite et osé. 50 ans plus tard les moeurs ont visiblement beaucoup évolué....

 
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  Film Pourquoi
Bons baisers de Russie Bons baisers de Russie Car ce film rend directement hommage au film d'Hitchcock, lors de la poursuite finale entre James Bond et un hélicoptère.
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Conclusion

 
 
Cary Grant et Eva Marie Saint sur le Mont Rushmore

 
La mort aux trousses fait partie des films les plus connus du maître du suspense, le grand Alfred Hitchcock. Mettant en scène l'un des acteurs fétiches du cinéaste, Cary Grant, le film se paie de luxe d'un casting de qualité (James Mason, Eva Marie Saint, et un jeune Martin Landau). Il est aussi l'un des films les plus emblématiques de l'oeuvre du réalisateur (pratiquement tous les thèmes chers à l'auteur sont présents).
La poursuite sur le Mont Rushmore est encore, 50 ans après sa sortie, dans toutes les mémoires de cinéphiles, tout comme l'attaque de l'avion tueur.
Même si certains films de la filmographie d'Alfred Hitchcock sont sans conteste encore meilleurs (Psychose, Les oiseaux, Fenêtre sur cour), la mort aux trousses fait partie des plus grands films du maître, voir peut-être même du Septième Art.
Pourquoi plus personne ne sait faire des films de cette qualité de nos jours?
 

 
Cary Grant a la Mort au trousses dans le chef d'oeuvre d'Alfred Hitchcock

 

 


 
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